​L’entrée en matière très… Saleh de Mahmoud

Pour sa première sortie après sa reconduction dans ses fonctions de ministre d’Etat et directeur de Cabinet politique du Président Sall, Mahmoud Saleh a, une fois de plus, analysé froidement l’actualité nationale.
Pour une première sortie après sa nomination aux fonctions de ministre d’Etat et directeur de Cabinet du chef de l’Etat, Mahmoud a servi des notes… plutôt Saleh. Son discours est partagé entre règlement de comptes, mises au point, recadrage, leçons et perspectives politiques. Et le premier à recevoir les soins du chef du laboratoire politique du Président de la République, c’est le député Mamadou Lamine Diallo, atteint d’une sortie de « diarrhée verbale » qui souille toutes les actions du régime de Macky Sall. Même si Mahmoud Saleh reconnait à tout opposant le droit «de toujours chercher à justifier son opposition, même s’il faut aller jusqu’à pervertir la réalité », mais, enseigne-t-il, «il est inexact de dire que les travailleurs n’ont pas bénéficié de l’embellie économique ».

De la justice et de l’équité dans la distribution des ressources

Seulement, le directeur de Cabinet politique du Président Sall semble tolérer l’ignorance de certains qui comprennent « l’amélioration de la situation des travailleurs par la seule augmentation des rémunérations », occultant « volontairement » beaucoup d’autres éléments qui y concourent. « Que dire de la réduction de la fiscalité sur les salaires ! De la baisse du coût du loyer ! De la Couverture maladie universelle avec toutes ses variantes ! De la bourse familiale et de ce qui l’accompagne ! Des filets sociaux dont l’étendue couvre tous les besoins ou presque… », énumère-t-il. « Bref, le partage des fruits de la croissance ne saurait se concevoir autrement », résume Mahmoud Saleh.

Dans son argumentaire, Mahmoud Saleh semble susciter un débat sur la primauté des charges et la justice dans la prise en compte des préoccupations des populations. « Devons- nous occulter ce qui se fait en direction des autres segments de notre Nation, qui ne sont pas des travailleurs dans le sens où l’emploie l’autre ? », s’interroge-t-il. Une question qui repose sur l’opportunité ou non de mettre en avant les doléances de 200 000 travailleurs agents de l’Etat au détriment du reste des 15 millions de Sénégalais. Surtout que ces travaux absorbent le 1/3 du budget national à travers les salaires et autres avantages. Le Dircab politique du chef de l’Etat appelle aussi à penser à « l’élargissement de l’assiette sanitaire et les multiples subventions à l’agriculture, aux programmes spéciaux qui ont vocation de réduire les disparités territoriales et sociales ». Sans compter « les programmes de réhabilitation des sites religieux, toutes obédiences confondues ».

La pure lecture politique de la suppression du poste de Premier ministre

Ces questions d’ordre économique et social sont vite évacuées par Mahmoud Saleh. Et c’est pour inviter les contempteurs du Président Sall sur le terrain qu’il maîtrise: les questions politiques, avec comme sujet, la suppression du poste de Premier ministre.

Mais, il s’empresse de circonscrire le débat par une précision: « Sur la suppression du poste de Premier ministre, laissons les juristes, constitutionnalistes et autres travailler à donner une lecture juridique et technique de la question» ; « Moi, je n’ai pas cette prétention et je suis un homme politique qui ne s’intéresse que très peu à cet aspect de la question», reconnait-il humblement.

Mahmoud Saleh aborde la question de la suppression du poste de Premier ministre sous sa dimension politique. Et c’est pour, d’abord, donner un cours politique. « Le Pm, dans notre Constitution, est au service exclusif du Président de la République et il n’a d’autre réalité que celle que lui donne le Président », rappelle-t-il.

Comme pour assimiler la fonction à « un instrument de gouvernance, comme d’autres ». « Et rien d’autre ! », appuie-t-il. D’après Saleh, la suppression du poste de Premier ministre ne saurait constituer une secousse constitutionnelle, comme certains tentent de le faire croire.

Car, « cela ne modifie en rien l’architecture institutionnelle du pays et les relations du Président à la Nation non plus ». Il s’étonne de la simplicité avec laquelle certains font la lecture de la situation, « comme si, avant, l’interface que constituait le Pm dépossédait le Président de ses prérogatives. Que nenni ! Ils ne comprenaient pas alors la Constitution », recadre-t-il. Mieux, le ministre d’Etat et directeur de Cabinet politique du Président Sall pense qu’avec la réforme, «la Constitution vient d’être régularisée et ramenée à l’orthodoxie et à ses fondamentaux ». Car, maintenant, le Sénégal est régi par un « régime présidentiel classique qui n’est parasité par aucun élément d’un autre régime politique qui l’a longtemps balafré ». Mais tient-il à préciser que « ce ne sera certainement pas pour appliquer une politique d’austérité. C’aurait été plus convenant de préserver l’interface, si ce n’était que pour ça ». Un choix qui révèle le courage du Président Sall d’assumer devant le peuple, directement, sans interface, les pouvoirs qu’il lui a confiés ». Avec responsabilité.

NDIAGA NDIAYE obs