38e Fête de la musique, une carte du tendre

Allons enfants, branchez les guitares… La Fête de la musique bat son plein en France et un peu partout dans le monde, ce 21 juin. À cette occasion, RFI Musique défriche le programme.

Quand elle fut lancée en 1982 par Jack Lang, alors ministre de la Culture, Christian Dupavillon, membre de son cabinet, et Maurice Fleuret, directeur de la musique et de la danse, la Fête de la musique fut d’abord un appel à “faire de la musique”. Presque quatre décennies après, cet appel résonne encore, et ni les événements sportifs d’une saison ni les menaces – d’attentats, notamment – n’auront eu raison de ce grand rendez-vous populaire. Le jour le plus long de l’année dans l’hémisphère nord est devenu le plus musical, puisque les musiciens de toutes obédiences investissent le pavé, les bars, et même les salles de concert pour des concerts gratuits. À l’occasion de cette 38e édition, RFI Musique vous propose une carte du tendre.

Paris est une grande fête

La musique donnera toute la journée et elle guidera très certainement les pas des Parisiens ce vendredi 21 juin. Au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (IIIe arrondissement), on découvrira l’Israélienne aux racines yéménites, Magi, et son électro orientale prometteuse. En parallèle de l’exposition, Paris-Londres. Music migrations, une série de concerts soul, ska, et jazz, sont donnés au Palais de la Porte dorée. Square Édouard-Vaillant (XXe arrondissement), Debademba, un groupe RFI Talent, et les soulmen gnawas d’Abdul and the gang, promettent un moment plein de bonnes vibrations.

Outre les lieux publics, les ministères ouvriront aussi leurs portes jusque tard, le soir. Le ministère des Outre-mer (VIIe arrondissement) accueillera ainsi le rock rocailleux de la Réunionnaise, Morgane Jo. Et dans le jardin du Palais Royal, attenant au ministère de la Culture (Ier arrondissement), les festivités débuteront à partir du milieu d’après-midi. Puis, l’Orchestre National de Jazz rendra hommage à Ornette Coleman, avant que Keren Ann clôture la soirée.

À soirée exceptionnelle, lieu pas banal… L’Élysée ouvrira ses portes au public pour la deuxième année dans le cadre de la Fête de la musique, et accueillera une programmation de femmes. Si le groupe Brigitte sera en tête d’affiche – clin d’œil évident à une certaine Brigitte M., première dame de son état –, on pourra aussi voir le kuduro de l’Angolaise Pongo.

La banlieue n’a pas le blues

La banlieue parisienne sera elle aussi à la fête. Au nord-ouest de Paris, à Cergy (95), l’Observatoire recevra le fabuliste Barcella. À Argenteuil (95), après un plateau de groupes locaux en fin d’après-midi, le duo malien Amadou et Mariam se produira sur la plus grande scène de la ville. À Sartrouville (78), le Pigalle de François Hadji-Lazaro sera au centre d’une fête où l’on retrouvera aussi un plateau d’artistes dans la rue.

Dans la ville voisine de Houilles (78), La Dame blanche mettra tout le monde au diapason de son électro teinté de musique cubaine. À l’ouest, la Clef, la salle de concert de Saint-Germain-en-Laye (78) se met au vert, puisque les concerts se dérouleront dans son jardin. Au sud de Paris, à Brétigny (91) le rap parodique du Soviet Suprem, alimentera sans doute une certaine la nostalgie de la “banlieue rouge”. C’est chic, comme dit l’un de leurs refrains.

À l’est de Paris, aux Lilas (93), Le Triton joue aussi la carte nostalgique, puisqu’il consacre une soirée gratuite au cinquantenaire de l’année 1969, avec notamment une projection du film Woodstock. On vous conseille aussi à Fontenay-sous-Bois (94), l’excellent groupe d’éthio-jazz Akalé Wubé sous la halle du Comptoir.

En avant la musique, partout en France

Partout en France, on ne comptera pas les scènes ouvertes, les chorales ou les élèves des conservatoires jouant toute la journée et toute la soirée. À Besançon, la citadelle Vauban ouvrira pour la première fois ses portes à la fête. Stephan Eicher, jouera avec le Traktorkestar, sa fanfare détonante, sur la place Kleber, à Strasbourg.

À l’ouest toute, l’abbaye aux Dames, à Caen, servira d’écrin à une quinzaine de groupes normands, dont le très recommandable folk à la kora de Stranded Horse. À Rennes, les rues vont vibrer de nombreux concerts. Dans le sud-ouest de la France, à Bordeaux, ce sont les locaux d’Odezenne qui joueront leur rap sous tranquillisants. À Toulouse, l’explosif groupe de maloya, Lindigo, sera sans nul doute l’un des bons moments de la fête.

À Pau, le trio Kristel, autre artiste RFI Talent, portera quant à lui l’étendard du rock malgache. Il y aura le ciel, la musique et la vue sur la mer, à Marseille… Puisque le groupe électro-groove Chinese Man se produira sur le toit-terrasse de la Friche de la Belle de mai. De son côté, la chaîne de télé France 2 a repris pour sa Fête de la musique la même formule que l’an passé pour un programme intitulé Tous à Nice. Sont attendus entre autres Kassav’, Big Flo & Oli, Black M, Soprano, Eddy de Pretto, Aya Nakamura, Pascal Obispo ou Zaz.

Une fête européenne et mondiale

Cette 38e Fête de la musique est placée sous le signe de l’Europe. Le ministère de la Culture français a ainsi proposé à tous les pays de l’UE de jouer à 20 heures, l’Ode à la joie, l’hymne européen. La musique est fêtée en Belgique, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Luxembourg, en Pologne, en Suisse et même en Bulgarie… Hors des frontières de l’Union, les États-Unis participent largement, notamment à New York où l’on célèbre le “Make music day”. 12 000 événements sont organisés dans 120 pays répartis sur les cinq continents.

Au Canada, le groupe de folk Palatine donnera un concert à Toronto. En Haïti, le Congolais Fredy Massamba, jouera à Port-au-Prince. Quant à l’afro-punk Tshegue, il sera dans la cour de l’Alliance française de Quito, en Équateur. Le continent africain ne sera pas en reste non plus. En Côte d’Ivoire, à Abidjan, et au Sénégal, à Dakar, des concerts sont organisés à l’Institut français.

Au Mali, à Bamako, M’Bouillé Koité, prix Découvertes RFI en 2017, se produira dans ce même Institut, en préambule d’une soirée électro. À Nairobi, au Kenya, c’est l’Ivoirienne installée en Jamaïque, Mama Kaffé, et la locale de l’étape DyaLi Ogoti, qui ambianceront cette soirée. À ce moment-là, la fête touchera sans doute à sa fin en Chine et en Australie.