A la veille de Noël, pénurie de pernil, le jambon traditionnel au Venezuela

es fêtes de fin d’année s’annoncent difficiles au Venezuela. Comme l’année dernière, le pays est touché par une pénurie de « pernil », un jambon à l’os, plat traditionnel du repas de Noël.

Avec notre correspondant à Caracas,  Benjamin Delille

Le pernil, un jambon à l’os, plat typique du réveillon de Noël manquera sur la table des Vénézuéliens cette année. Pourtant, juste avant les élections municipales du dimanche 9 décembre, le gouvernement avait promis que chaque famille vénézuélienne aurait au moins un pernil pour les fêtes. Mais la promesse n’a pas été tenue et la distribution a été chaotique.

La corruption, une des causes de cette pénurie

« La distribution était totalement désorganisée. On nous a prévenus au dernier moment sans préciser qu’il fallait payer en espèces. Beaucoup de personnes n’en avaient pas, essayaient d’en emprunter. C’était tard le soir et mal organisé », se plaint Maria, une habitante du quartier « La Vega ».

À quelques jours de Noël, malgré la coupure d’électricité dans ce quartier populaire de Caracas et les signaux téléphoniques manquants, la pénurie de « pernil » est au coeur des préoccupations des habitants.

La pénurie de jambon mais aussi la corruption sont à l’origine de cette désorganisation. Les « colectivos », des gangs proches du pouvoir se sont servis avant la distribution. De plus, le gouvernement a joué un rôle dans cette pénurie. Il a utilisé le pernil pour faire du chantage électoral selon le prêtre du quartier « La Vega », Alfredo Infante.

« Le pernil, c’est comme la dinde pour Thanksgiving »

« Le pernil au Venezuela, d’un point de vue culturel, c’est l’équivalent de la dinde pour Thanksgiving aux Etats-Unis. Le gouvernement s’en est servi pour les élections municipales du dimanche 9 décembre en disant : ‘si tu votes, tu vas passer un bon Noël car tu auras un pernil’ », raconte le prêtre Alfredo Infante.

Les Vénézuéliens ne seront pas nombreux à profiter d’un pernil ce lundi 24 décembre. D’autant plus que ceux qui l’ont reçu l’ont déjà mangé parce qu’ils n’avaient que cet aliment pour se nourrir.

 

source:rfi