À propos de Fast Track…

Le  Fast Track ou procédure accélérée est à la mode en ces temps qui courent. En effet le chef d’état, lors de sa prestation de serment, dans son discours faisait cas de sa volonté d’accélérer le rythme d’exécution des projets mis en place, qui souvent, rencontrent certaines lourdeurs, dues la plupart du temps aux textes qui régissent les marchés publics ou par l’intervention des organes publics, régulateurs de marchés.

L’idée d’accélérer la cadence étant noble car la demande sociale ne peut plus attendre, il faut cependant éviter de manier des concepts pour simplement épater la galerie. Depuis les indépendances à nos jours, toutes sortes de politiques publiques ont été initiées avec des résultats mitigés. Pour illustrer cela, regardons l’état du tissu économique moribond que nous aurons légués les différents chefs d’état qui se sont succédés a la tête du pays. Et l’erreur de ceux-ci aura été de vouloir développer ce pays au profit de la population alors que celle-ci s’est vue délestée de tous ces droits (économie, terres, responsabilités), ce que le président Macky Sall doit éviter.

Fast Track oui, mais le commencer par un désencombrement de Dakar avec les ministères délocalisés dans les régions recelant des opportunités économiques. Le chômage endémique que confrontent les jeunes est en grande partie lié au manque de qualification de ceux-ci d’une part, et le manque de perspective entrepreneuriale viable d’autre part. Oser créer des agropoles serait une révolution à tenter, en effet beaucoup de lobbies tiennent en otage l’économie et seul un président courageux oserait engager des réformes qui permettront de mieux axer les stratégies de développement sur les potentiels économiques de nos différentes régions naturelles. La région de Dakar qui couvre 0,3% de la superficie du pays, abrite 23,1 % de la population du Sénégal, soit une densité de 6 637 habitants au Km2. A l’opposé, Kédougou est la région la moins peuplée avec une proportion de 1, 1% de la population sénégalaise et une densité de 11 habitants au Km2 », fait savoir l’ANSD, montre l’hérésie de nos politiques publiques car comment imaginer une zone comme Kédougou être aussi dépeuplée et pauvre avec toutes ses richesses.

Un développement harmonieux implique une répartition rationnelle des ressources et emplois de l’état, et si Fast Track, il devait y avoir, ce serait sur les reformes à appliquer d’urgence afin de diversifier les activités génératrices de revenus sur l’ensemble du territoire national. Autrement dit, tout le reste ne sera que vœu pieux.

Toumany Etienne Camara Actuvision.com