Algérie: le président par intérim limoge le ministre de la Justice

Le président algérien par intérim Abdelkader Bensalah a limogé mercredi 31 juillet le ministre de la Justice Slimane Brahmi et l’a remplacé par Belkacem Zeghmati, l’ex-procureur d’Alger, après consultation avec le Premier ministre Noureddine Bedoui, selon un communiqué de la présidence.

La présidence ne cite aucun motif pour ce limogeage, mais elle précise qu’il a été fait conformément à la Constitution. Pourtant, selon l’article 104 de la Loi fondamentale, le gouvernement en fonction lors de la démission d’un président ne peut être remanié jusqu’à l’élection d’un nouveau chef d’État.

Ce cas s’applique à Slimane Brahmi, qui avait été nommé le 31 mars dernier avec l’ensemble du gouvernement actuel par Abdelaziz Bouteflika, deux jours avant sa démission.

Alors, si cette nomination n’est pas formellement légale, elle est très politique.

Leïla Beratto

@LeilaBeratto

Un communiqué de la présidence diffusé par les médias publics annonce que :
– le ministre de la Justice est démis de ses fonctions
– Qu’il est remplacé par Belkacem Zeghmati.

Leïla Beratto

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Belkacem Zeghmati est l’homme qui a émis un mandat d’arrêt contre Chakib Khelil en 2013. Il avait été limogé en 2015 par Abdelaziz Bouteflika.
Il est redevenu procureur d’Alger le 20 mai dernier.

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Belkacem Zeghmati, le nouveau ministre de la Justice est une personnalité que les Algériens connaissent bien. Il avait marqué les esprits en 2013, en émettant un mandat d’arrêt international pour corruption contre Chabib Khelil, l’ancien ministre de l’Énergie, un homme très puissant, proche d’Abdelaziz Bouteflika. Finalement, le mandat d’arrêt avait été annulé pour vice de forme en 2016, et le procureur démis de ses fonctions.

Belkacem Zeghmati venait tout juste de reprendre son poste à la tête de la Cour de justice d’Alger. Les autorités revendiquent aujourd’hui avoir mis en place une politique « mains propres ». Le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah a répété au cours des derniers mois que cette lutte contre la corruption ne s’arrêterait pas. Et elle atteint anciens ministres, grands patrons et personnalités que l’on jugeait intouchables. A la tête du ministère de la Justice, Belkacem Zeghati sera un allié pour la poursuite de cette politique.

Rfi