Après la gifle électorale en Bavière, Merkel recadre son gouvernement

La chancelière allemande Angela Merkel a appelé ce lundi les membres de son gouvernement à mettre fin à leurs querelles internes sur l’immigration et promis de regagner la confiance des citoyens, au lendemain de la claque historique reçue lors d’élections régionales de Bavière.

Pour la chancelière allemande, le scrutin bavarois, marqué par les mauvais résultats de ses alliés conservateurs locaux du parti CSU, a montré que pour la population allemande, au-delà de l’embellie économique, la confiance dans les acteurs politiques est une donnée très importante à leurs yeux.

« Une situation économique florissante, le plein emploi quasi assuré : tout cela ne suffit pas pour les électeurs. Ces facteurs positifs ne peuvent pas compenser le manque de confiance vis-à-vis des responsables politiques, a déclaré Angela Merkel lors d’une conférence à Berlin lundi. Ces douze derniers mois, la difficile et longue constitution d’un nouveau gouvernement a nui à cette nécessaire confiance. Cela vaut autant pour la CDU et la CSU dont on attend qu’elles travaillent de façon harmonieuse. »

Angela Merkel a notamment critiqué l’aile droite bavaroise de sa propre famille politique, le parti CSU, qui n’a cessé de fustiger sa politique d’immigration et provoqué plusieurs crises gouvernementales en accusant la chancelière de laxisme après l’entrée dans le pays de plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015-2016.

Elle compte « bien faire le nécessaire »

Les électeurs « attendent » des deux formations alliées que sont le parti de centre-droit CDU dirigé par Angela Merkel et la CSU « qu’ils agissent de concert », a-t-elle martelé. Mme Merkel, en perte de vitesse dans les sondages, a promis de tirer les « leçons » du scrutin. « En tant que chancelière de cette grande coalition, je dois faire en sorte que cette confiance augmente et que les résultats de notre gouvernement soient mis en valeur. Je compte bien faire le nécessaire pour y parvenir. »

La CSU, bien qu’arrivée en tête, sort particulièrement meurtrie. Avec 37 % des suffrages, elle perd sa majorité absolue au parlement régional, ce qui ne lui était arrivé qu’à une reprise depuis 50 ans. Elle devra s’allier probablement avec un mouvement indépendant de droite, les Electeurs libres, pour gouverner.