Après le monde, les handballeuses françaises dominent l’Europe

L’équipe de France féminine de handball a remporté le premier titre européen de son histoire dimanche en battant la Russie en finale à Paris (24-21). Un an après leur sacre mondial, les Bleues sont au sommet de l’Europe. Et elles prennent au passage leur revanche sur les Russes, qui les avaient battues aux Jeux olympiques.

Le handball français se porte toujours aussi bien. Le handball français féminin, plus précisément, n’a même jamais autant brillé. Ce dimanche 16 décembre, les filles coachées par Olivier Krumbholz sont entrées dans l’histoire. Pour la première fois, la France est championne d’Europe après sa victoire sur la Russie (24-21).

Les Françaises ont remporté le premier Euro de leur histoire en battant la Russie en finale (24-21), le 16 décembre 2018.Charles Platiau/Reuters

La Russie était la bête noire des Bleues

Les superstitieux diraient que c’était écrit. Il est vrai que, sur le papier, cet Euro 2018 semblait fait pour les Bleues. Il s’est tenu en France et il fait suite au Mondial 2017, qui fut remporté il y a un an quasi jour pour jour par… l’équipe de France, logiquement favorite pour le grand rendez-vous suivant. Et en finale, à l’AccorHotels Arena (Paris-Bercy), la capitaine Siraba Dembélé et ses coéquipières ont retrouvé les Russes, de vieilles connaissances.

En 2016, en finale des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, la Russie avait brisé le rêve des Françaises (22-19). Et dès le match d’ouverture de cet Euro 2018, cette même sélection russe avait douché l’enthousiasme des Bleues en leur infligeant une défaite alarmante (26-23). Quelques jours plus tard, la Russie, déjà qualifiée pour les demi-finales, avait négligé son dernier match contre la Suède, ce qui avait obligé les Françaises à jouer leur survie sur leur ultime rencontre face à la Serbie.

Bref, outre l’opportunité d’aller chercher un premier titre européen dans la foulée du Mondial (seuls le Danermark et la Norvège y étaient parvenus auparavant), il y avait un vrai sentiment de revanche dans les têtes des Françaises. Pointant un manque de fair-play après le match « très clairement lâché » face à la Suède, Alexandra Lacrabère voulait que « ça se retourne contre elles » et promettait que les Bleues allaient « leur montrer ce que c’est, d’être professionnelles sur un terrain de handball ». L’explication a donc eu lieu sur le parquet de Bercy en fin d’après-midi.

La Française Pauline Coatanea fête un but inscrit face à la Russie en finale de l’Euro 2018.Charles Platiau/Reuters

Pineau, les larmes puis la joie

Après 30 minutes de jeu, la France faisait la course en tête de peu (13-12). Face à leur public, avec une Alexandra Lacrabère et une Estelle Nze Minko efficaces en attaque, les championnes du monde dominaient légèrement les championnes olympiques, sans pour autant faire de vraie différence au tableau d’affichage. Dès le début de la seconde période, un écart a commencé à se creuser… mais à quel prix.

A la 35e minute, Allison Pineau a inscrit le but du 16-13 sur un jet de sept mètres. Mais après visionnage de la vidéo, les arbitres ont décidé d’exclure l’expérimentée demi-centre tricolore pour jeu dangereux : son tir a touché le visage de la gardienne russe, ce que le corps arbitral a jugé comme un geste volontaire. C’est en larmes que la meilleure joueuse du monde en 2009 a quitté le terrain et rejoint les tribunes.

La Française Allison Pineau, en larmes après son exclusion en finale de l’Euro 2018.Charles Platiau/Reuters

Ce coup du sort aurait pu briser l’élan français. Il a, au contraire, galvanisé les troupes d’Olivier Krumbholz. Amandine Leynaud – élue meilleure joueuse de la finale – a multiplié les parades décisives et les Bleues n’ont jamais laissé leurs adversaires refaire leur retard. A deux minutes du terme, un énième tir russe hors cadre a scellé le sort de cette finale. L’équipe de France féminine enchaîne un quatrième podium (bronze à l’Euro 2016, argent aux JO 2016, or au Mondial 2017 et donc or à l’Euro 2018) et règne sur le Vieux continent pour la première fois de son histoire. Au passage, elle rejoint le Japon (pays organisateur) et l’Angola (champion d’Afrique) parmi les nations qualifiées pour les Jeux olympiques 2020 à Tokyo. C’est un beau dimanche pour le handball français.

 

 

 

rfi