Assassinat d’une élue de gauche au Brésil: rassemblements dans plusieurs villes

Au Brésil, l’heure est à la consternation et au rassemblement, après l’assassinat d’une élue noire de 38 ans à Rio de Janeiro. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs grandes villes dès jeudi 15 mars en soirée à Rio, à Brasilia et à São Paulo, la plus grande ville du pays, où plusieurs milliers de personnes se sont retrouvées devant le musée d’art.

Avec notre correspondant à São Paulo,  Martin Bernard

Marielle Franco était une gamine de la favela de Maré, un vaste quartier défavorisé dans le nord de Rio. Elle était ensuite devenue une féministe, militante de la cause noire. Puis elle fut élue conseillère municipale à Rio.

Elle a été abattue par au moins neuf tirs d’armes à feu, alors qu’elle revenait d’une réunion sur le thème des « jeunes femmes noires qui font bouger les choses ». De nombreuses femmes s’identifiaient à son combat.

« Récupérer la dignité de Marielle »

Marcia Paz Landim est l’une d’entre elles. « C’est comme si nous mourrions petit à petit. Nous nous unissons pour tenter de récupérer la dignité de Marielle et rendre hommage à sa mémoire », confie-t-elle.

« C’était une conseillère municipale qui luttait contre l’indifférence envers les pauvres, les Noirs, les femmes, qui luttait pour le féminisme et en faveur des homosexuels », ajoute Marcia Paz.

Le gouvernement est prudent

Marielle Franco condamnait également farouchement la violence policière exercée contre les Noirs dans les favelas. Son assassinat intervient sept ans après l’exécution d’une magistrate qui enquêtait sur les pratiques criminelles des milices à Rio.

Mais le gouvernement fédéral brésilien affirme pour l’instant qu’il est trop tôt pour connaître l’origine de ce crime qualifié de « barbare ».

rfi