Attentat de Christchurch: crise diplomatique entre l’Australie et la Turquie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, actuellement en campagne électorale, a proféré des menaces à l’encontre des ressortissants australiens, après les tueries dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande menées par un Australien. Ce mercredi 20 mars, le Premier ministre australien Scott Morrison a convoqué l’ambassadeur turc, mais il n’a pas accepté ses excuses.

Avec notre correspondante à Melbourne,Caroline Lafargue

La crise diplomatique a éclaté suite au massacre de Christchurch entre la Turquie et l’Australie, pays d’origine du tueur des mosquées néo-zélandaises. Dans son manifeste, Brenton Tarrant, un suprémaciste blanc islamophobe, cible la Turquie, appelant au meurtre du président Erdogan et de tous les Turcs d’Europe qui vivent à l’ouest du Bosphore.

En réaction, le président turc a menacé de réserver le même sort à tout Australien islamophobe qui se risquerait aujourd’hui en Turquie qu’aux soldats australiens venus combattre les Ottomans sur leur sol, aux côtés des Britanniques, pendant la Première Guerre mondiale. « Ils sont repartis dans des cercueils, a déclaré le président turc. Soyez certains que nous vous renverrons dans le même état que vos aïeux », a-t-il déclaré.

Canberra attend des excuses d’Erdogan

A Canberra, les menaces du président turc contre les ressortissants australiens ont ulcéré le Premier ministre. Scott Morrison juge ces propos « extrêmement offensants », car ils insultent la mémoire des Australiens tués sur le front turc en 1915, et « totalement irresponsables » car ils mettent en danger les Australiens actuellement en Turquie.

Scott Morrison a refusé les excuses présentées par l’ambassadeur turc, Korhan Karakoc. Il attend celles du président Erdogan lui-même et exige que la chaîne publique turque cesse sa propagande anti-australienne, faute de quoi il promet de ne pas en rester là. A ce stade, « toutes les options sont ouvertes », prévient-il.

 

Rfi