Beyoncé clame sa fierté d’être une femme noire, descendante d’esclave

La star américaine de R’n’B fait la une de Vogue et se livre comme jamais dans une interview fleuve. La chanteuse évoque son corps de mère, son évolution musicale et spirituelle, son combat pour la représentation des artistes noirs.

À l’aube de ses 37 ans, Beyoncé est une femme accomplie. La chanteuse se dévoile sans fard dans le dernier numéro du magazine américain Vogue . Elle apparaît sans extensions de cheveux ni perruque et arbore un maquillage sobre. «Je pense qu’il est important pour les femmes et les hommes de voir et d’apprécier la beauté des corps naturels» a-t-elle expliqué . La star mère de trois enfants, dont des jumeaux nés par césarienne, se confie sur son son accouchement compliqué et sur le regard qu’elle porte sur son physique pulpeux. Elle avoue même avoir «un petit ventre de maman», et n’est pas «pressée de s’en débarrasser». Après la naissance des jumeaux, Beyoncé pesait 99 kilos et a dû prendre «du temps» pour récupérer. Elle se produit aux États-Unis avec son mari Jay-Z dans le cadre de la tournée On The Run II.

Un nouveau regard sur son corps de maman
Plus forte que jamais, La star explique ne plus être obnubilée par sa silhouette désormais seule sa santé et son bien-être compte . «Lors de ma convalescence, j’ai appris à m’aimer moi-même et à prendre soin de moi, m’acceptant avec mes formes rondes. J’ai accepté ce que mon corps voulait être». En avril dernier lors du festival de Coachella en Californie, Queen B a opéré un retour sur scène incroyable, assurant un spectacle chorégraphié de deux heures accompagné de plusieurs danseurs.

La star profite de l’interview pour rendre hommage à toute une lignée d’artistes noires. «Imaginez si personne n’avait donné leur chance à toutes les brillantes femmes qui m’ont précédé. Josephine Baker, Nina Simone, Eartha Kitt, Aretha Franklin, Tina Turner, Diana Ross, Whitney Houston et la liste se poursuit. Elles m’ont ouvert les portes et j’espère faire tout ce qui est en mon possible pour ouvrir les portes à de nouvelles générations», explique-t-elle.

L’entretien est également pour elle l’occasion d’évoquer son aïeul esclavagiste. Elle révèle qu’un de ses ancêtres, tombé amoureux, a épousé une de ses esclaves. Cette histoire a inspiré la chanteuse pour sa prestation à Coachella. Lors du festival californien, elle a interprété Lift Every Voice and Sing, un chant considéré comme étant l’hymne de la communauté noire.

ransmettre des valeurs à ses enfants
En ce qui concerne l’éducation de ses enfants, Beyoncé convaincue par la théorie du modèle insiste sur l’importance de la représentation de la diversité dans les arts. «En tant que mère de deux filles, il est important pour moi qu’elles puissent se voir représentées dans les livres, les films et les défilés. Il est capital pour moi qu’elles puissent s’imaginer en PDG, en cheffe, qu’elles comprennent qu’elles sont maîtres de leur destinée.» précise-t-elle. À propos de l’éducation de son fils, Sir, l’artiste veut lui inculquer qu’«il peut être fort et courageux tout en étant sensible et gentil».

Briser le plafond de verre et donner une voix aux minorités
Maman épanouie, femme engagée et artiste comblée, Beyoncé veut briser le plafond de verre et porter la voix des minorités. «Il est important pour moi d’aider à ouvrir les portes aux jeunes artistes», explique-t-elle. «Si les personnes occupant des postes importants continuent d’embaucher et de recruter uniquement des personnes qui leur ressemblent, elles n’auront jamais une meilleure compréhension des expériences différentes des leurs» ajoute-t-elle. Elle a recommandé au magazine un jeune photographe prometteur, Tyler Mitchell, pour immortaliser ce moment. Pour la première fois de son histoire, la couverture du magazine Vogue a été réalisée par un noir.

Lefigaro