Brexit: les députés britanniques ne veulent pas de sortie de l’UE sans accord

Les députés britanniques ont approuvé par 321 voix contre 278 un texte qui exclut l’hypothèse d’une sortie non négociée «quelles que soient les circonstances», de l’Union européenne, mercredi soir, à la Chambre des communes. Ce vote ouvre maintenant la voie à une demande de report de la date de sortie de l’UE.

Au lendemain du nouveau rejet à la Chambre des communes du plan de Brexit présenté par Londres et Bruxelles, les députés britanniques ont décidé, peu après 20h mercredi 13 mars au soir, d’appeler le gouvernement à exclure la piste d’un Brexit sans accord. Les députés britanniques ont adopté le texte par 321 voix contre 278.

Ce texte n’a pas de caractère contraignant, mais il est de nature à intensifier la pression exercée sur Theresa May afin qu’elle écarte la piste du no deal. Du coup, la Première ministre britannique propose de repousser au 30 juin la sortie du Royaume-Uni.

Les députés doivent se prononcer ce jeudi, dans leur troisième vote de la semaine, sur une demande de report « limité » du Brexit. Celle-ci devra cependant obtenir l’aval de l’Union européenne, qui presse le Royaume-Uni de préciser ce qu’il veut.

« La motion que nous allons présenter fixera le choix définitif auquel la Chambre des Communes est confronté, a indiqué Theresa May. Si la Chambre trouve dans les prochains jours un moyen de conclure un compromis, cela permettrait au gouvernement de viser une courte extension technique de l’article 50 du traité de Lisbonne. L’objectif est de donner plus de temps afin de légiférer et ratifier l’accord sur le Brexit conclu avec l’Union européenne. Mais soyons clairs : cette courte extension ne serait possible que si nous avons trouvé un compromis. La Chambre doit donc comprendre une chose : si elle ne veut pas soutenir un compromis dans les jours prochains – et compte tenu qu’elle ne souhaite pas quitter l’Union sans accord le 29 mars – alors à ce moment-là, nous avons besoin d’une extension plus longue de l’article 50. Une telle extension exigera sans doute que le Royaume-Uni organise des élections européennes en mai 2019. Moi personnellement, je ne pense pas que ce serait une bonne solution. »

Le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn a promis de rencontrer dans les prochains jours les parlementaires de tous les partis afin de trouver une issue à la crise. « La Première ministre a dit que le choix était de soutenir son accord ou de ne pas avoir d’accord du tout. Ces dernières 24 heures, le Parlement a rejeté son accord et le principe d’un Brexit sans accord. A présent, la Chambre de Communes doit travailler ensemble afin de trouver une solution à la crise que traverse ce pays, a-t-il plaidé. Elle doit prendre en compte les préoccupations de beaucoup de gens concernant leurs moyens de subsistance, leurs vies, leur avenir, leur travail, leurs quartiers et leurs entreprises. C’est à nous en tant que Chambre des Communes à trouver une solution pour répondre à ces préoccupations. Nous avons été élus pour faire exactement cela. »

Theresa May propose un vote sur son accord de Brexit d’ici le 20 mars

Peu avant le vote ce mercredi, le quotidien The Guardian révélait que le gouvernement britannique élabore des plans d’urgence en vue d’une possible organisation d’élections européennes en Grande-Bretagne si la sortie de l’UE est repoussée au-delà de l’échéance des 23-26 mai, quand les 27 autres Etats membres renouvelleront le Parlement européen.

A Nairobi, où il est en visite officielle, le président français Emmanuel Macron a rappelé mercredi que l’accord de retrait conclu entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sur le Brexit n’était « pas négociable » et a invité les dirigeants britanniques à sortir « de l’impasse ». « Si les Britanniques demandent un nouveau délai, cela peut être un délai technique pour mettre en oeuvre une sortie (…) mais si un délai additionnel était demandé, il faudrait alors qu’on nous explique pour quoi en faire, et en particulier qu’il apporte quelque chose, et donc que ça ne soit pas pour renégocier un accord que nous avons déjà négocié », a déclaré le
président français.

 

Rfi