Cambodge: la vente du «Phnom Penh Post», nouveau coup dur pour la presse?

La nouvelle est tombée dans un communiqué de presse samedi soir. Au Cambodge, le Phnom Penh Post vient d’être vendu. Le journal est considéré par certains comme le dernier journal indépendant en anglais du pays. Ce rachat inquiète donc dans un contexte électoral tendu depuis la dissolution du principal parti d’opposition en novembre dernier.

C’est dans ce communiqué que Bill Clough, propriétaire du Phnom Penh Post révèle l’identité de l’acheteur malaysien, un certain Sivakumar G. L’acquéreur est présenté comme ayant une expérience journalistique antérieure et représenterait un groupe d’investissement malaisien. Le prix de la vente n’a pas été révélé.

Bill Clough décrit la baisse des revenus publicitaires comme la principale raison à la vente du média. Pourtant, un ancien rédacteur en chef du Phnom Penh Post, Chad Williams, suggère que le gouvernement cambodgien pourrait avoir forcé la vente. Le Phnom Penh Postdevait s’acquitter d’un arriéré d’impôt de cinq millions de dollars. Le litige aurait été réglé à l’amiable la semaine dernière selon le communiqué.

Le rachat du média s’inscrit dans un contexte de plus en plus difficile pour les médias indépendants en amont des élections générales de juillet prochain.
A l’automne dernier, également sous la pression d’un arriéré d’impôt soudainement réclamé, c’est le Cambodia Daily qui était contraint de fermer. L’an dernier, quelque 30 fréquences de radio ont été suspendues dans le pays.

Dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF le mois dernier, le Cambodge a perdu 10 places et se classe désormais 142e sur 180 pays.

RFI