Catastrophe de Fukushima: l’acquittement pour 3 anciens dirigeants de Tepco

Huit ans et demi après la catastrophe de Fukushima, c’est l’heure du verdict pour Tepco l’opérateur de la centrale. Trois anciens dirigeants étaient poursuivis, accusés de ne pas avoir fermé les vannes à temps après le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, l’une des pires catastrophes nucléaire de ces trente dernières années.

Avec notre correspondant au Japon,Frédéric Charles

Huit ans et demi après l’accident nucléaire de Fukushima, trois anciens dirigeants de Tepco, l’opérateur de la centrale, ont été acquittés par un tribunal de Tokyo qui a jugé qu’ils ne pouvaient pas être tenus coupables des conséquences du désastre. Le 26 décembre dernier, les procureurs avaient requis contre l’ancien président du conseil d’administration de Tepco au moment du drame, Tsunehisa Katsumata (79 ans) et ses deux vice-présidents Ichiro Takekuro (73 ans) et Sakae Muto (69 ans) cinq ans de détention, le maximum prévu  par la loi pour leur responsabilité dans l’accident nucléaire de Fukushima provoqué par le séisme et le tsunami de mars 2011.

Ce verdict est peu suivi par les grands médias japonais. Depuis l’accident de Fukushima, personne n’a été reconnu coupable dans un pays qui privilégie la survie du groupe et où la responsabilité individuelle de ses dirigeants est rarement mis en cause.

Un procès qui a failli ne jamais avoir lieu

Et le procès a failli ne jamais avoir eu lieu. Les procureurs ont refusé à deux reprises d’engager des poursuites estimant que Tepco et l’État ne pouvaient prévoir l’ampleur du séisme et du tsunami. Mais le recours à un panel de citoyens a permis de trancher pour un proces au pénal.

Ichiro Takekuro (g) vice-président de Tepco, poursuivi pour la catastrophe nucléaire de Fukushima a été acquitté.Kazuhiro Nogi/AFP

En décembre dernier, une peine de cinq ans de prison était requise contre les trois anciens dirigeanrs de Tepco. Pour négligence « ayant entraîné la mort ». L’accident nucléaire n’a fait aucune victime sur le coup. Mais 44 patients d’un hôpital proche de la centrale sont décédés lors de leur évacuation d’urgence.

Quatre ans avant l’accident de Fukushima, les dirigeants de Tepco connaissaient le risque de vagues pouvant dépasser les quinze mètres de haut et qui pouvaient noyer les groupes électrogènes de la centrale et stopper le refroidissement des réacteurs.

Souci d’économie

Tepco avait décidé de ne pas renforcer les protections du site de Fukushima par souci d’économie à la suite d’un accident survenu dans une autre centrale. Les citoyens de Fukushima vont faire appel de ce jugement. C’est le début d’une longue bataille judiciaire qui pourrait durer dix ans.

« Le système juridique du Japon a encore une fois échoué à défendre les droits de dizaines de milliers de citoyens touchés par le désastre nucléaire de Fukushima en 2011 », a immédiatement réagi l’organisation écologiste Greenpeace dans un communiqué.

Rfi