Dans le département de Linguère, les habitants de Ndiayène Sapenda boivent le calice jusqu’à la lie. En effet, en marge de la 22e édition des journées culturelles organisée par l’association «Deggo Takku Liggeey», les populations ont exprimé leurs courroux vis-à-vis de la compagnie marocaine de l’électricité qui assure la distribution de l’électricité dans cette localité.
Pour le président de ladite association, El hadj Maguette Ndiaye, «les populations de Ndiayène Sapenda souffrent de l’obscurité qui gangrène le village et pourtant l’électricité est installée depuis une année dans le village. Nous ne pouvons pas accéder à cause des tarifs exorbitants de la société Comacel qui a charge la distribution de l’électricité.»
En lieu et place des services de Comacel, les habitants de Ndiayène réclament de l’électricité consommée à l’instar des autres localités du Sénégal qui paient après réception des factures.
Ne voulant plus voir les installations de la société marocaine d’électricité qui travaille avec l’Etat du Sénégal depuis plusieurs années, les populations de Ndiayène, regroupées à la place du village, munies de brassards rouges, ont rejeté en bloc les services de Comacel dont la tension de l’électricité est jugée très faible car ne pouvant même pas satisfaire la demande des consommateurs dans cette zone.
Pour ceux qui ne le savent pas, la société marocaine d’électricité présente aux populations plusieurs catégories d’abonnement. Pour la catégorie S1, l’abonné n’a le droit que 5 lampes et paie 4.500f /mois. Si c’est la catégorie S2, l’abonné n’a droit que plus de 5 lampes et paie plus de 6.000F/mois. Pour la catégorie S3 l’abonné ne peut pas disposer de tout le matériel nécessaire et il paie 11.000f /mois et pour la catégorie S4, l’abonné peut disposer de matériel, mais il paie plus de 10.000f /mois.
Composés, essentiellement, d’agriculteurs, les habitants de Ndiayène interpellent les autorités étatiques qui semblent faire la sourde oreille prétextant que l’électricité est gérée par des privés, pour l’harmonisation des tarifs pour permettre aux milliers d’âmes qui y vivent de bénéficier de l’électricité.
Les femmes ont profité de cette occasion pour réclamer un poste de santé et des financements pour booster le développement de leur village.
Rappelons que l’association «Deggo Takku Liggeey» de Ndiayène Sapenda a financé, entre autres, sur fonds propre, l’adduction d’eau de 2 km à hauteur de 5 millions et la construction d’un hangar et un foyer des jeunes à 3 millions.
Actusen
