Commerce UE-États-Unis: des négociations pour résoudre les différends?

Les Vingt-huit ont validé la semaine dernière le principe de négociations entre les États-Unis et l’Union européenne sur le commerce. Ils doivent donner, lundi 15 avril, mandat à la Commission pour lancer ces discussions, au cours d’une réunion des ministres européens de l’Agriculture. L’objectif est de trouver une issue au différend commercial qui oppose Washington et Bruxelles, avec des millions d’euros de sanctions brandies de part et d’autre. En dépit de réticences de certains, dont la France, les pays de l’UE sont majoritairement favorables à l’ouverture de ces négociations devenues inévitables.

Plus de six milliards d’euros d’exportations européennes sont sous la menace de taxes américaines supplémentaires, sur l’aluminium et l’acier. L’automobile, le vin et des produits agricoles sont aussi concernés. L’Union européenne est prête à répliquer sur près de trois milliards d’euros de produits américains : Harley-Davidson, bourbon, jeans, tabac… Des montants et des chiffres qui ne tiennent pas compte des nouvelles menaces proférées de part et d’autre, liées à la concurrence entre Airbus et Boeing.

Donald Trump avait déclenché les hostilités il y a tout juste un an. Exactement comme pour la Chine, le président américain reproche aux Européens d’exporter plus aux États-Unis que réciproquement. La différence atteint 140 milliards d’euros. Une trêve est en vigueur depuis juillet 2018, mais les deux parties doivent trouver une solution durable.

Les pays européens n’ont pas tous les mêmes intérêts

Le problème, c’est que les pays de l’Union européenne n’ont pas tous les mêmes objectifs. Henri Sterdyniak, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) : « Les pays baltes, scandinaves, l’Allemagne ne veulent pas trop se fâcher avec les États-Unis parce qu’ils y exportent beaucoup. En principe, les négociations ne portent que sur les droits de douane dans l’industrie et sur la réglementation. La crainte de la France, c’est que ça porte aussi sur l’agriculture et la culture ».

Selon l’économiste, les négociations pourraient commencer rapidement, sous la pression américaine. Elles s’annoncent longues et complexes.

Rfi