Conte et Macron d’accord pour une répartition européenne des migrants

Le président français Emmanuel Macron et le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte se sont dits d’accord ce mercredi 18 septembre pour un « mécanisme automatique » de répartition des migrants.

Paris et Rome, qui affichaient leur unité après deux ans de dissensions sur le sujet brûlant de l’immigration, défendront au sein de l’Union européenne « une position commune », a expliqué Emmanuel Macron, venu à Rome pour une brève visite au président du Conseil italien.

Emmanuel Macron et Guiseppe Conte proposent un système automatique qui permettrait d’organiser la répartition des migrants avant leur débarquement en Italie. Un système plus solidaire, estime le président français. « Pour que tous les pays participent sous une forme ou une autre à la solidarité européenne en la matière ou bien soient pénalisés financièrement. » Une idée qu’il veut défendre avec le soutien de l’Italie à Bruxelles lors du prochain sommet européen.

Tous deux ont aussi réclamé une gestion « plus efficace » du renvoi dans leur pays d’origine des migrants qui n’ont pas droit à l’asile. Le dirigeant italien a souligné que l’Italie ne « laisserait pas les trafiquants décider des entrées sur le territoire », mais aussi jugé qu’il fallait « gérer ce phénomène », quand l’ex-ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, patron de La Ligue, refusait tout débarquement de migrants.

Regrettant de son côté « l’injustice » vécue par les Italiens, Emmanuel Macron a répété que l’UE n’avait pas été suffisamment solidaire envers l’Italie. « La France est prête à évoluer sur ce point dans le cadre de la remise à plat des accords de Dublin », qui confient actuellement aux pays d’arrivée la charge du traitement des demandes d’asile, a-t-il dit. Plusieurs ministres de l’Intérieur de l’UE doivent se réunir lundi 23 septembre à Malte pour discuter de ce dossier.

Le temps des retrouvailles

La visite du président français était l’occasion pour Paris et Rome de montrer que l’heure est désormais à la réconciliation. Les oppositions et les joutes verbales de l’époque Salvini sont de l’histoire ancienne pour Emmanuel Macron. « Parfois, nous ne sommes pas d’accord, il se peut qu’on se dispute mais toujours on se retrouve. »

Les gouvernants passent, l’amitié franco-italienne reste. Le message du rpésident français est clair. Même si le nom de l’ancien ministre de l’Intérieur italien n’est pas prononcé, il est dans tous les esprits, constate notre envoyée spéciale à RomeValérie Gas.

Quand Emmanuel Macron évoque « le repli et la provocation nationaliste » comme de mauvaises réponses à l’immigration, le président français parle bien de Matteo Salvini. Mais le président français ne veut pas pour autant minimiser le problème. « Je ne mésestime pas ce que depuis 2015 le peuple italien vit, ce que l’Italie a subi. »

Rfi