COVID 19: Le plaidoyer de l’ANRAC pour le renforcement des comités villageois dans la lutte contre la pandémie

Depuis quelques jours, la région de Sédhiou a enregistré un cas issu de la transmission communautaire et d’après le bulletin d’information du Ministère de la Santé et de l’Action sociale, en date du mardi 28 avril 2020, cette personne a contaminé, à elle seule, près de 25 sujets contacts. Cette situation a fait dire, devant la presse, le Directeur général de l’ANRAC Ansou Sané que, «la région de Sédhiou, qui représentait le dernier bastion de la Casamance, en matière de résistance à la pandémie, est tombée. Mais ce qui frappe le plus chez ce cas, c’est qu’à l’image des autres régions, la personne concernée qui a quitté Louga a utilisé des voies de contournement pour rallier son village de Manconomba, commune d’Oudoucar. Cette situation nous interpelle à double titre relativement au respect des mesures d’interdictions édictées par les autorités administratives et sanitaires mais également sur la difficulté d’opérer des contrôles au niveau des points de passage surtout au niveau de la Casamance où les localités restent liées les unes des autres par des forets comportant des centaines de pistes ou de points de passage absolument difficile à contrôler», a laissé entendre Ansou Sané . Ainsi, «dans les trois régions de la Casamance, le défi, dans la lutte contre cette pandémie, reste la maitrise de ces points de passage, leur maillage par les forces de défense et de sécurité qui, dans ces localités, jouent un rôle important de surveillance, de contrôle et de dissuasion. Aujourd’hui, cette action salutaire de ces hommes et femmes dévouées à assurer notre sécurité et notre santé doit être renforcée et complétée par la mise en place ou le renforcement, s’ils existent déjà, de comités villageois de surveillance portés par les jeunes, les OCBs et les nombreuses organisations communautaires existantes dans les contrées les plus reculées de la Casamance et du pays. C’est là que doit résider la clé de la victoire dans la traque des insouciants qui tentent de braver les interdits pour transporter, moyennant des sommes d’argent, des passagers véreux qui, parfois, constituent de potentiels sources de transmission de la maladie», a soutenu M. Sané. A en croire toujours le Directeur général de l’ANRAC, «cela est d’autant plus vrai que la Casamance partage des centaines de kilomètres de frontières avec des pays limitrophes où le rythme de progression de la maladie est aujourd’hui exponentiel. Il s’agit notamment de la Guinée Conakry où la maladie gagne de plus en plus du terrain et où il ressort des informations relayées par la presse locale, que la plupart des malades refusent de se présenter au niveau des structures hospitalières pour leur prise en charge. A ce stade, la crainte légitime exprimée par les populations de la Casamance notamment celles de Kolda, est que ces malades puissent passer par ces pistes pour rallier le Sénégal afin de venir se soigner ou si les signes de la maladie n’apparaissent pas encore à leur niveau, qu’ils viennent effectuer des activités commerciales. C’est le cas de la dame interceptée à Vélingara et qui après contrôle, a été testée positive.» Cette nouvelle approche, dans la lutte à travers ces comités, qui témoignent aussi de l’engagement, de la contribution et du volontarisme des acteurs de la communauté, «nécessite d’être promue. Dans le département de Bignona, cette forme d’organisation des communautés à donner des résultats remarquables dans la mesure où plusieurs personnes, voulant rallier la Guinée Bissau, ont été appréhendées par ces comités de veille et d’alerte et mises à la disposition de la police des frontières. L’importance et l’efficacité de ces comités villageois résident dans leur composition avec des membres (jeunes, volontaires) issus du milieu et qui connaissent tous les rouages de la localité, cela est important dans la mesure où il est attesté que les passagers véreux utiles des pistes non connus, difficiles d’accès pour les forces de défense et de sécurité s’ils ne passent pas simplement à des heures où les patrouilles de ces dernières ont pris fin. Il s’agira ainsi pour ces comités de prolonger l’action des forces de sécurité dans des zones en jouant l’effet surprise à l’encontre des éventuels récalcitrants», dixit Ansou Sané. Le Directeur général de l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales de la Casamance de conclure : «A ce titre, ces comités constituent aussi un mécanisme de promotion de l’approche communautaire dans la riposte contre ce virus qui a fini de s’installer au sein de la communauté. Toutefois, leur mise en place, leur fonctionnement et leur suivi doivent se faire sous l’encadrement des autorités locales afin de leur rendre beaucoup plus opérationnels et porteurs de réponses appropriées»

IGFM