Crimée, Ossétie du Sud… jeux de pouvoir de Moscou

Les relations entre la Géorgie et la Russie demeurent compliquées. Notamment autour des deux provinces séparatistes de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, qui ont fait sécession au début des années 1990 avec l’énorme soutien de Moscou. Moscou qui a finalement reconnu leur « indépendance » au terme de la guerre russo-géorgienne de 2008.

Les tensions sont permanentes, parce que ces territoires séparatistes sont d’abord des outils géopolitiques que la Russie utilise pour faire pression sur la trop pro-occidentale Géorgie qui fait tout pour se rapprocher de l’Europe et de l’Otan. Il faut bien voir que l’Ossétie du Sud, où se concentrent surtout les tensions depuis 2008, n’est grande que comme un département français et habitée par près de 15 000 habitants auxquels il faut ajouter 3 500 soldats et garde-frontières déployés par la Russie. Ce n’est presque qu’une zone de garnison. Dernièrement, les « soi-disant » autorités Ossètes du Sud ont décidé que des villages géorgiens, même habités par une minorité d’Ossètes, devaient leur revenir.

L’avenir échappe aux Ossètes

Chacun sait que les Ossètes ne décident de rien. Chacun comprend que cela est téléguidé par la Russie. Le « soi-disant » ministre des Affaires étrangères de l’Ossétie du Sud donne des interviews au cours desquelles il réclame tels ou tels villages, vallées, etc. tandis que récemment, sur les pistes de ski de Gudauri, la grande station géorgienne aux portes de l’Ossétie du Sud, des individus ont brandi le drapeau ossète. Un acte de revendication politique vu comme une provocation.

Des pressions permanentes

Après la guerre de 2008 et la reconnaissance des deux provinces séparatistes géorgiennes, Moscou a décidé unilatéralement de ce que devait être la « frontière » avec le reste de la Géorgie, en s’appuyant sur de vieilles cartes soviétiques, lorsque l’Ossétie du Sud était une région autonome de la République soviétique de Géorgie. Régulièrement, les garde-frontières russes matérialisent cette « frontière » en posant des barbelés, ce qui provoque à chaque fois de l’émoi en Géorgie… Le tout se déroulant devant l’objectif des caméras de télévision par lesquelles les Géorgiens voient leur territoire réduit par petit bout, sans pouvoir réagir.

 

Rfi