Croissance mondiale: le FMI abaisse encore ses prévisions pour 2019

Dans ses Perspectives de l’économie mondiale, le Fonds monétaire international rapporte que la croissance a ralenti plus que prévu en 2018. Et elle devrait encore se dégrader en 2019.

Selon le FMI, 70 % de l’économie mondiale ralentiront en 2019. La croissance des économies de la planète est passée de 4 % en 2017 à 3,6 % en 2018 – un fléchissement déjà plus important qu’envisagé – et elle ne devrait pas dépasser 3,3 % en 2019.

Le Canada, la zone euro, plombée par l’Allemagne et l’Italie, puis le Royaume-Uni sont les plus frappés, suivis par les États-Unis et même l’Inde. Les pays émergents et en développement gardent une croissance forte, mais avec de grandes disparités et une tendance malgré tout à la baisse. Seule la Chine connaît une prévision révisée à la hausse, avec 6,3 % attendus en 2019.

Les causes invoquées pour expliquer ce ralentissement généralisé sont connues : la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ; les tensions macroéconomiques en Argentine et en Turquie ; les difficultés du secteur automobile, notamment en Allemagne ; le durcissement du crédit en Chine ou encore les incertitudes liées au Brexit.

Pour y remédier, le FMI appelle au dialogue social contre les inégalités et le mécontentement vis-à-vis du monde politique, qui profiterait à l’activité économique. De manière plus classique, le Fonds prône le renforcement de la coopération multilatérale pour résoudre les différends commerciaux. Une manière de défendre l’Organisation mondiale du commerce, méprisée par les États-Unis de Donald Trump, lesquels préfèrent négocier directement avec la Chine.

Le FMI rappelle à cette occasion que jouer sur les droits de douane bilatéraux ne peut avoir qu’un impact limité sur la balance commerciale américaine, puisque cet équilibre est davantage lié aux « forces macroéconomiques globales ». Le FMI s’adresse également aux pays exportateurs de produits de base à faible revenu pour les presser de diversifier leur économie, car les prix de ces produits devraient baisser.

Des politiques monétaires mondiales jugées « accommodantes » devraient permettre un rebond dans la seconde moitié de l’année 2019. Pas de quoi rassurer les économistes du FMI qui conseillent aux États de se préparer à une récession mondiale, même si elle n’arrivera pas à court terme.

 

Rfi