Débouté par la Cour suprême: Luc Nicolaï, l’inévitable retour à la case prison

La Cour suprême confirme la culpabilité de Luc Nicolaï, dans l’affaire du Lamantin Beach. Maintenant que toutes les voies de recours sont épuisées plus aucun obstacle ne se dresse à l’exécution de la sentence : un retour à la case prison puisque la peine n’est pas totalement couverte par sa détention provisoire, qui n’avait duré que 8 mois.
C’est désormais officiel : la Cour suprême du Sénégal a rejeté le pourvoi en cassation de Luc Nicolaï contre Lamantin Beach, dans sa décision rendue mardi 16 juillet 2019.

En conséquence, l’arrêt de la Cour d’appel de Saint-Louis, en date du 24 octobre 2017, retrouve son plein et entier effet. Statuant à nouveau dans ce dossier, les hauts magistrats ont déclaré Luc Nicolaï coupable de «détention de drogue, association de malfaiteurs et complicité de tentative d’extorsion de fonds». Et une nouvelle condamnation de 5 ans dont 1 an avec sursis, est prononcée à son encontre. Comme toutes les précédentes décisions rendues aussi bien par la Cour d’appel de Dakar que par celle de Saint-Louis, cette nouvelle peine est assortie d’un mandat d’arrêt.

Luc Nicolaï s’est rendu coupable d’avoir introduit 50 grammes de cocaïne dans le bureau de Bertrand Touly, avec la complicité d’un ex-agent de l’hôtel Lamantin Beach, Djibrine Diop. Un troisième larron est entré en jeu : le douanier Abdou Khadre Kébé, dont le rôle consistera à faire du chantage en réclamant 100 millions F Cfa à Touly, en échange de son silence. Mais la partie civile a réussi à déjouer la tentative de ses bourreaux, qu’il a trainés en justice, après la découverte de la supercherie dans laquelle il a failli tomber en toute innocence, comme cela ressort d’«éléments objectifs» du dossier. Egalement cité dans l’affaire, Abdou Khadre Kébé écope 5 ans dont 3 ans 6 mois avec sursis.

Pour les dommages et intérêts, les juges allouent 100 millions F Cfa à Bertrand Touly, Dg de l’hôtel Lamantin Beach et 200 millions à l’hôtel en question. Un pactole à payer solidairement par Luc Nicolaï, Djibrine Diop et Abdou Khadre Kébé. La Cour suprême a également débouté les autres parties civiles de toutes leurs prétentions jugées comme mal fondées. Elles demandaient que Mamadou Lamine Mbaye soit «solidairement condamné au paiement des dommages et intérêts».

Luc Nicolaï n’aura aucune autre possibilité de faire recours, car il s’agit d’une ultime décision rendue en dernier ressort par la Cour suprême en chambres réunies. Le retour en détention semble donc inévitable pour le célèbre promoteur de lutte, d’autant que la peine n’est pas entièrement couverte par sa détention provisoire qui, on s’en souvient, n’aura duré que 8 mois. Mieux, l’exécution du mandat d’arrêt ne pourra pas, cette fois, être freinée par aucun recours suspensif, comme ce fut le cas en 2016 et 2017. Malgré plusieurs condamnations assorties de mandat d’arrêt, celui qui se cachait derrière ses recours suspensifs se retrouve aujourd’hui dos au mur. Certains observateurs qui soupçonnèrent ainsi une impunité, se demandaient toujours qui protège Luc ?

Assurément, Luc Nicolaï s’inscrit dans le cercle des 10 Sénégalais qui comptabilisent le plus grand nombre de condamnations assorties de mandats d’arrêt jamais exécutées, à côté notamment de Me A.G.D., la notaire aux 25 condamnations entre 2008 et 2013.

Clap de fin d’un long et périlleux feuilleton judiciaire qui aura duré 7 ans, de 2012 à 2019.

Source: Walf