Dernière étape judiciaire avant une éventuelle mise en examen de Netanyahu

Le procureur général israélien lance ce mercredi 2 octobre la dernière étape avant l’éventuelle mise en examen de Benyamin Netanyahu. Le magistrat avait annoncé en février son intention de lancer une procédure contre le Premier ministre pour corruption, fraude et abus de confiance. Mais avant de formellement prononcer la mise en examen, il voulait entendre le chef du gouvernement et ses avocats. Cette audition commence ce mercredi et devrait durer quatre jours.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil

Benyamin Netanyahu lui-même ne devrait pas se rendre à cette audition. Le Premier ministre sera représenté par ses avocats pendant que lui se concentrera sur les affaires politiques : ses difficultés à former un nouveau gouvernement et la rentrée de la Knesset, le Parlement, jeudi.

Durant cette audition, sa défense tentera de réfuter les éléments à charge présentés par le procureur général. Une tâche pour laquelle elle a demandé un allongement de deux à quatre jours de la durée prévue pour cette audition.

Le dossier le plus lourd, celui dans lequel Benyamin Netanyahu est accusé d’avoir favorisé un groupe de télécommunications en échange d’un traitement plus favorable par un site d’information lui appartenant, devrait occuper la moitié du temps.

Les deux autres dossiers – les cadeaux reçus par de riches hommes d’affaires et l’accord avec le patron d’un important journal israélien pour là aussi obtenir une couverture moins critique -, devraient faire l’objet d’une journée de débat chacun.

Avec la demande de cet allongement, les avocats de Benyamin Netanyahu assurent vouloir être minutieux. Mais la démarche est aussi dénoncée comme une tentative de gagner du temps. Leur réponse écrite aux arguments de l’accusation ne faisait qu’une seule page. Une concision dénoncée comme un manque de sérieux par le procureur général lui-même.

► Analyse

Cette étape est un revers pour Benyamin Netanyahu, estime Ilan Greilsammer, professeur de science politique à l’université Bar-Ilan de Tel Aviv et au Collège universitaire d’Ashkelon.

Si le procureur général de l’État dit après l’audition ” j’ai bien écouté ce que vous avez dit, je ne l’accepte pas, vous êtes accusé de corruption, je vous renvoie devant les tribunaux criminels “, il y a des gens qui vont se trouver à court d’arguments pour défendre Netanyahu.

rfi