Des policiers déguisés en «gilets jaunes» dans les manifestations à Montpellier

Des « gilets jaunes » ont été interpellés par centaine samedi dernier. Lors de cet acte XIX, on dénombrait une vingtaine d’arrestations à Montpellier dans le sud de la France. Ce sont des policiers déguisés en « gilets jaunes » qui ont procédé à plusieurs d’entre elles.

Au beau milieu de la place centrale de Montpellier, la scène est surréaliste : des « gilets jaunes » arrêtent des casseurs. Il s’agissait en fait de policiers déguisés. Tee-shirt, bermudas, sac à dos. Certains ont des gilets fluorescents, d’autres ont le visage masqué. Ensemble ils bondissent sur un manifestant qui lançait un projectile et l’interpellent.

Cette stratégie de l’infiltration des manifestations par la police n’est pas nouvelle, mais à Montpellier, depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », c’est la première fois qu’elle est utilisée, selon le syndicat de police Alliance.

Pour l’avocate Claire Dujardin, ces méthodes ne sont pas acceptables. « Ce n’est pas parce que les manifestations ne sont pas déclarées qu’on donne carte blanche aux policiers pour se dissimuler, se cacher et interpeller les manifestants. Cela ne rentre pas en fait dans leur mission, ils ont un code de la déontologie et ils doivent être identifiés. Ils ont des missions bien particulières, ils doivent gérer la foule, ils doivent faire en sorte de protéger les manifestants et donc du coup ça ne rentre pas du tout dans ces missions. »

Il n’existe pas d’interdiction formelle. Les syndicats de policiers ont d’abord ouvertement défendu cette stratégie du déguisement expliquant qu’elle permettait des interpellations plus rapides, moins dangereuses et en flagrant délit. Puis ils se sont faits plus discrets sur cette affaire. Aucun n’a souhaité répondre à nos questions.

 

Rfi