Devant le prince héritier saoudien, Trump loue «un super acheteur»

Aux Etats-Unis, Donald Trump affiche sa « grande amitié » avec le prince héritier d’Arabie saoudite. Mohammed ben Salman a été reçu à la Maison Blanche ce mardi et Donald Trump a longuement insisté sur les achats militaires du royaume aux Etats-Unis, en évitant d’évoquer les points de tension, comme par exemple la guerre au Yémen.

Avec notre correspondant à San FranciscoEric de Salve

Tout sourire, dans le bureau ovale, Donald Trump et Mohammed ben Salman affichent leur bonne entente. « Nous sommes devenus très bon amis en très peu de temps, déclare le président américain. La relation n’a jamais été aussi bonne, tous les deux nous nous comprenons. » Après sa visite en mai en Arabie saoudite, Donald Trump se vante d’avoir ramené aux Etats-Unis des milliards de dollars d’investissements saoudiens.

« Ce sont des cacahuètes pour vous », lance-t-il au prince héritier de 32 ans, visiblement amusé par la boutade. Donald Trump insiste sur les retombées de cette bonne entente pour l’économie américaine.

Devant les journalistes, il déploie de grands panneaux détaillant en chiffres et en photos, les ventes d’armes des Etats-Unis au premier exportateur mondial de pétrole. Au total 12,5 milliards de dollars d’armement. « Un super acheteur », conclut le président américain.

Silence sur le Yémen

Pas un mot en revanche sur la sanglante guerre au Yémen entre les forces gouvernementales soutenues par Ryad et les milices houthies soutenues par son grand rival iranien.

A Washington, le Sénat discutait ce mardi une résolution visant à mettre fin à l’assistance militaire des Etats-Unis à cette coalition menée par l’Arabie saoudite. Résolution finalement rejetée par les élus américains dont beaucoup jugent indispensable de soutenir Ryad face aux ambitions de Téhéran.


 ■ Un tableau loin d’être idyllique

Devant la presse américaine, le prince saoudien a dépeint une image idyllique de son pays, en profonde transformation, et son attachement à l’égalité homme-femme. Il est vrai qu’il a levé récemment l’interdiction pour les femmes de conduire. Mais pour Hala Al-Dosari, universitaire saoudienne à l’Institut Radcliffe de Harvard, ce n’est que de la poudre aux yeux.

Bien sûr, autoriser les femmes à conduire est un progrès mais cela s’est fait grâce aux pressions de la société civile et non pas grâce au prince héritier.
rfi