Economie: La vérité sur les chiffres de la dette du Sénégal

Le Ministre des Finances et du Budget a donné hier des chiffres précis sur l’endettement du Sénégal et démontré comment la gestion la dette publique chevauche les régimes politiques.
En effet, Abdoulaye Daouda Diallo a précisé que l’encours de la dette est, à ce jour, de 7 261,76 milliards FCFa et est projeté à 7 364 milliards FCFa en fin décembre 2019. Il représente 51,5% du PIB, contre une norme communautaire fixée à 70%. L’analyse de la composition de la dette montre que le Sénégal doit toujours rembourser 58,1 milliards FCFa de prêts contractés avant 2012. Il a donné l’exemple des barrages de Manantali et Diama signés en 1982 avec le Fonds Koweitien pour le développement économique arabe et dont le dernier paiement est prévu en 2026 ;1 887,8 milliards de FCFa, pour des prêts contractés entre 2000 et mars 2012.

Ce sont les prêts notamment pour la Recapitalisation de la Senelec financée par l’Afd en 2008. Le dernier paiement est prévu en 2033; il y’a aussi l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio signé en 2009 avec l’Afd (dernier paiement en 2034) et le projet de construction et d’équipement de l’Hôpital Dalal Diam signé en 2006 avec la Banque Islamique de développement (dernier paiement en 2031).

En définitive, Abdoulaye Daouda Diallo dira à quel point la gestion de la dette publique chevauche les régimes politiques, le principe de continuité de l’Etat imposant à un gouvernement de rembourser les emprunts de ses prédécesseurs, dont certains peuvent dater de 10, 20, voire 30 ans.

Il a été également révélé que sur les 55 pays membres de l’Union africaine, le Sénégal se trouve dans le cercle restreint des pays africains (5 pays) classés dans la catégorie de pays à risque de surendettement faible, du fait que l’ensemble des indicateurs utilisés par les institutions internationales et les agences de notation comme Moody’s sont respectés par notre pays, à savoir les indicateurs de viabilité et de liquidité. Le Sénégal étant la quatrième économie de la Cedeao, est le seul pays de la région à risque de surendettement faible.

Libération