Egypte: une CAN 2019 sous contrôle mais des stades peu remplis

L’Egypte était le pays hôte de la Coupe d’Afrique des Nations de football édition 2019. Son organisation avait en effet été retirée au Cameroun il y a quelques mois. Les Pharaons ont été exclus assez tôt de la compétition. mais au-delà de la performance sportive, quel bilan l’Egypte tire-t-elle de l’organisation de cette CAN ?

De notre correspondant,

Politiquement le pouvoir égyptien juge le bilan de la CAN très positif. Les remerciements du président de la Confédération africaine de football (CAF) et ses compliments au président Sissi sont considérés comme une reconnaissance de l’efficacité du pouvoir égyptien. De quoi renforcer l’aura d’Abdel Fattah al Sissi au moment où il exerce la présidence de l’Union africaine.

Le Caire espère que ce succès contrebalancera, au niveau international les critiques qui lui sont faites au niveau du respect des droits de l’homme. Intérieurement, les médias égyptiens répètent en boucle que l’organisation réussie de la CAN en un temps record est la preuve que le pouvoir pourra rapidement relever le niveau de vie des Egyptiens.

L’élimination prématurée de l’Égypte n’a pas aidé à remplir les stades

Sur le plan économique, le bilan est très mitigé, pour ne pas dire négatif. Les organisateurs ont pensé à la pelouse des terrains en important des experts anglais mais ont oublié les produits dérivés. Pas de figurines officielles de la mascotte de la Can, le petit pharaon Tut, pas de maillots des stars du tournoi, pas de ballons estampillés et autres babioles vendues dans les stades et dans les boutiques du pays.

Pour donner un ordre de grandeur, les produits dérivés de la Coupe du Monde à Moscou avaient rapporté près de 100 millions d’euros aux organisateurs. Par ailleurs, l’élimination prématurée des Pharaons qui remplissaient les 75 000 places du stade du Caire a fait que l’infrastructure de la billetterie a coûté plus qu’elle n’a rapporté.

Vers un regain du tourisme en Egypte

Les experts s’attendent à une croissance conséquente du tourisme. La CAN a démontré que l’Egypte avait des infrastructures d’accueil et de transports efficaces et surtout que le pays était sûr. Aucun acte de violence n’est venu dérégler le bon déroulement de la compétition.

De quoi faire oublier les actes terroristes et les désordres qu’a connu l’Egypte depuis le soulèvement de 2011 contre l’ex-président Moubarak. Pour les experts, l’Egypte pourrait, en 2020, battre le record qu’elle avait établi en 2010 avec 15 millions de touristes. Cette industrie est la locomotive de la création d’emplois en Egypte.