Élections européennes: Steve Bannon s’invite dans la campagne française

L’ancien conseiller du président américain Donald Trump est à Paris pour soutenir la liste de Marine Le Pen. L’ex-banquier d’affaires veut jouer un rôle de porte-voix du populisme en Europe. De quoi donner des munitions au camp d’Emmanuel Macron qui tente de dépasser le Rassemblement national.

Des entretiens dans la presse, une interview télévisée ce lundi. Steve Bannon est l’invité surprise de la campagne pour les élections européennes en France. L’ancien stratège de la Maison Blanche a choisi de poser ses valises à Paris, car c’est ici, dit-il, que se jouera l’élection la plus importante de l’Union européenne.

Dans sa suite de luxe de l’hôtel Bristol, à Paris, Steve Bannon reçoit la presse et lance ses appels au rassemblement des partis populistes européens, de Marine Le Pen à l’Italien Matteo Salvini, en passant par le Britannique Nigel Farage.

Le camp d’Emmanuel Macron y voit une ingérence d’un agent d’influence dangereux. Les poids lourds de la campagne l’ont répété dimanche à l’occasion d’un Facebook Live. « Ce que je ne comprends pas, c’est que des Français qui par ailleurs défendent et le peuple et la nation se fassent les relais chez nous de gens dont l’intérêt est d’affaiblir l’Europe », a notamment déclaré le Premier ministre Édouard Philippe.

« Marine Le Pen, l’extrême droite autrichienne, l’extrême droite allemande sont fortement liés au parti de Poutine et à Poutine », a dénoncé le vétéran écologiste Daniel Cohn-Bendit, au lendemain de l’affaire qui a mené en quelques heures à la démission à Vienne du vice-chancelier d’extrême droite Heinz-Christian Stracheet à la rupture de la coalition.

Steve Bannon est devenu le nouvel épouvantail de la liste de La République en marche (LREM) et de ses alliés, qui cherchent toujours à mobiliser à l’approche du 26 mai.

De retour de Milan et de son meeting commun avec Matteo Salvini, Marine Le Pen a régi à l’offensive sur Twitter : « La Macronie en panique tombe dans un complotisme délirant », écrit la patronne du Rassemblement national (RN).

Du côté de La France insoumise, la tête de liste Manon Aubry voit dans ce soutien le signe que le Rassemblement national défend une politique économique libérale, contrairement à ce qu’il dit.

Rfi