Élections fédérales au Canada: un scrutin incertain pour Justin Trudeau

Les Canadiens se rendent aux urnes ce lundi 21 octobre pour élire leurs députés et leur nouveau Premier ministre. Dimanche, Justin Trudeau et Andrew Scheer s’en sont pris au Bloc québécois, dont la forte croissance s’est faite aux dépens des libéraux et des conservateurs.

La montée du Bloc québécois va sans doute empêcher l’élection de plusieurs députés libéraux et conservateurs, privant par conséquent ces partis d’une majorité indispensable pour former le prochain gouvernement, explique notre correspondante à Québec,Pascale Guéricolas. Dimanche 20 octobre 2019,Justin Trudeau, le Premier ministre sortant, a donc mis les électeurs en garde contre les désirs d’indépendance du Bloc québécois, parti seulement présent au Québec : « Leur priorité, ce n’est pas la lutte contre le changement climatique, ce n’est pas de lutter contre les coupes conservatrices. C’est de préparer la souveraineté du Québec. »

Son rival conservateur Andrew Scheer a usé de la même tactique : « Le Bloc [québécois ndlr] va mettre toutes ses ressources au service du parti québécois et à notre référendum. Je m’adresse ici directement à la nation québécoise : un vote pour un référendum. »

« Pas le mandat de cette élection »

Nullement troublé par ces attaques, Yves-François Blanchet, le chef du Bloc québécois a remis les pendules à l’heure : « Nous sommes convaincus que le Québec devrait déjà prendre à bras le corps tous les attributs de la souveraineté. Ce n’est pas le mandat de cette élection-ci. On l’a dit pendant cinq semaines, ça n’a pas changé aujourd’hui. »

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Selon les sondages, il ne semble pas se dégager une majorité claire en faveur du Parti libéral de Justin Trudeau, le gouvernement sortant, ou du Parti conservateur, dirigé par Andrew Scheer. Si les deux principaux partis ne parviennent pas à faire élire assez de députés, le prochain gouvernement pourrait être minoritaire.

Pour le politologue Frédéric Boily, de l’université de l’Alberta, cette campagne n’a pas tellement réussi à mobiliser les électeurs contrairement aux élections de 2015 : « Il y a eu du côté du Parti libéral du Canada et de Justin Trudeau, un élan d’optimisme très fort au cours de la campagne ; et du côté conservateur, évidemment on était sur la défensive, analyse-t-il. Mais il n’en demeure pas moins qu’il y avait un enjeu central lors de cette élection qui était de savoir si on allait garder le gouvernement conservateur ou non. Cette fois-ci, l’élection ne donne pas lieu à ce même élan d’enthousiasme. Il y a seulement les néo-démocrates qui ont tenté d’injecter lors de leur campagne, et avec un certain succès il faut le dire, cet élan d’optimisme ou d’espoir qui pourrait mobiliser par exemple les électeurs plus jeunes ou d’autres catégories d’électeurs qui sont moins enclins à aller voter ».

rfi