Entre Ethiopie et Erythrée, un nouveau poste-frontière s’ouvre

L’Ethiopie et l’Erythrée poursuivent leur rapprochement. Après vingt ans de fermeture, les deux voisins, autrefois en guerre, ont rouvert un nouveau poste-frontière, ce lundi, entre la ville érythréenne d’Oumajir et Humera, en Ethiopie. Après avoir signé la paix, les deux pays avaient déjà rouvert deux routes frontalières en septembre 2018.

Les échanges s’intensifient entre deux voisins qui autrefois refusaient tout contact.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed s’est rendu en Erythrée, à l’aéroport de Tesseney, où il a été accueilli par le président Issayas Afewerki. Les deux hommes se sont rendus à Oumajir où ils ont coupé un ruban symbolisant le retour de la circulation des personnes et des biens sur cette route, située à l’extrême ouest de la frontière.

« Contacts entre les habitants »

Selon le gouvernement éthiopien, cette réouverture « renforce la normalisation des relations entre les deux pays. Elle va permettre d’établir des contacts entre les habitants et faciliter le commerce frontalier sur le long terme ». Le ministre érythréen de la Communication, Yemane Meskel, se contente, lui, de citer l’article 3 de la déclaration de paix de juillet. Le texte prévoit le retour du transport, du commerce et de la communication entre les deux pays.

Cette réouverture se fait alors que le sort de deux autres postes-frontières est toujours incertain. Fin décembre, l’Erythrée y a instauré des restrictions pour l’entrée des Ethiopiens. Une décision qui suscite toujours l’incompréhension. Les deux gouvernements n’ont donné aucune explication.

Tensions sur le long terme

Addis-Abeba et Asmara continuent leur rapprochement certes, mais dans une totale opacité, sans s’accorder sur le commerce, les tarifs douaniers, la citoyenneté ou encore la démarcation de la frontière. Des points qui restent en suspens et qui pourraient créer des tensions sur le long terme.

 

 

rfi