Faute d’accords sur le processus électoral: la balle dans le camp de Macky pour arbitrer

Les concertations sur le processus électoral ont été bouclées avec des points d’achoppements notamment sur le montant de la caution, la parrainage, le bulletin unique et la désignation de l’organe chargé d’organiser les élections. La balle est désormais dans le camp du président Macky à qui il appartient désormais de trancher.

Comme prévu en amont lors des concertations sur le processus électoral, le président de la République devra trancher sur les désaccords entre le pôle de la majorité, et ceux de l’opposition réunie autour du « Corecte » et des non-alignés.

En effet, après deux mois de concertations, il a été relevé des blocages sur certains points comme : le parrainage, le montant de la caution, le bulletin unique et la désignation de l’organe chargé d’organiser les élections, entre autres. Les diffé- rents acteurs politiques présents au dialogue, malgré la médiation de la société civile, n’ont pas pu s’accorder sur ces points. Par conséquent, désormais, il appartiendra au chef de l’Etat de statuer en fonction du rapport final qui sera déposé sur sa table par le ministre de l’Intérieur. Si d’aucuns parlent d’échec, ce n’est pas le cas pour Déthié Diouf, président du parti Visa et représentant du Cadre de l’opposition pour la régularité, la clarté et la transparence des élections (Corecte). Il dit être optimiste que le président de la République va trancher objectivement les points de désaccord déposés sur sa table. D’autant que souligne-t-il, par le passé il a eu à arbitrer contre son camp quand il a rencontré « Mankoo Wattu Senegaal » suite à la revue du code électoral. Il fait ainsi allusion à la fixation, à l’époque, de la date des élections législatives au 02 juillet 2017, de l’augmentation du nombre de commissions administratives pour l’inscription massive des Sénégalais en âge de voter, de la simplification de la procédure d’inscription des citoyens sénégalais sur les listes électorales au moyen d’un extrait de naissance ou d’un passeport ordinaire.

Et pour Déthié Diouf : « Jusqu’à preuve du contraire, nous pensons que le choix d’une autorité indépendante pour gérer les élections peut être acquise. Parce qu’il y va de la crédibilité et de l’image du président de la République. C’est une recommandation forte soumis à l’arbitrage de l’autorité pour éviter des suspicions ». Déthié Diouf de soutenir, par ailleurs, que l’opposition ayant boudé les concertations veut faire voir un échec du dialogue. « Et pourtant, nous avons réussi à décrocher l’audit international indépendante du processus électoral. Ce qui permettra de déterminer pourquoi 2 400 000 électeurs n’ont pas reçu leurs cartes et de situer les responsabilités. Et suite au bouclage de l’audit, les responsabilités seront situées et les révisions exceptionnelles seront ouvertes », a-t-il expliqué. Autre avancée, il rappelle le choix de l’ambassadeur Seydou Nourou Ba pour mener les concertations. « C’est nous qui avions proposé Seydou Nourou Ba », a-t-il rappelé. « On se bat. Et si on doit mourir pour quelque chose dont on est sûr véritablement que le sacrifice en vaut la chandelle, on mourra. Mais on n’est pas à ce niveau. On n’en est pas encore aux élections. Pour le moment, on est à l’étape du dialogue. Ce n’est pas parce que je n’ai pas été sur la table que tout ce qu’on va discuter ne sera pas bon. Donc ces états d’esprit féodaux doivent être complétement dépassés », a t-il conclu.

dakarmatin