France: le gouvernement peine à organiser le «Grand débat national»

A six jours du début du « Grand débat national » destiné à répondre à la crise des « gilets jaunes » en France, le gouvernement doit encore régler plusieurs questions. Et d’abord le remplacement de Chantal Jouanno, qui devait l’organiser. « Nous serons prêts », a assuré le Premier ministre Edouard Philippe à l’issue du séminaire gouvernemental de rentrée ce mercredi 9 janvier.

« Je regrette » cette démission, qui, en intervenant « tard dans le processus », ajoute « une complexité supplémentaire », a reconnu Edouard Philippe. Sans s’avancer, il a indiqué qu’il détaillerait lundi prochain les modalités finales du débat, après d’ultimes réunions à Matignon avec les partenaires sociaux et les élus. Afin d’offrir, selon lui, « l’ensemble des garanties qui permettront aux Français de constater que ce débat impartial (…) est transparent et surtout utile ». « Débattre, c’est aussi tenir compte de ce qui a été dit (…) et nous affirmons clairement notre volonté de tenir compte de tout ce qui aura été dit », a-t-il assuré.

Edouard Philippe a beau n’y voir qu’une « péripétie », répéter que « ce ne sont pas les personnes qui comptent », le départ de Chantal Jouanno ne facilite pas la tâche du gouvernement. L’exécutif doit maintenant trouver une solution dans l’urgence. Et il n’a pas le droit à l’erreur. Pas question d’être accusé d’organiser un débat joué d’avance et partial.

Matignon et l’Elysée ont déjà plusieurs noms en tête pour choisir des « garants incontestables », selon les mots d’Edouard Philippe. L’idée d’un collège de plusieurs personnalités, de droite, de gauche et de la société civile, circule mais toutes les options sont sur la table.

Car il faudra convaincre les perles rares de s’embarquer dans une mission périlleuse. Leur CV, leurs déclarations passées, leur salaire seront scrutés à la loupe. Le Premier ministre se donne encore un peu de temps pour trouver le bon casting et pour baliser plus précisément les sujets abordés lors des réunions. Les arbitrages de l’exécutif ne seront pas annoncés avant lundi, à la veille du lancement du débat.

D’ici là, le porte-parole du gouvernement a prévenu : pas question de mettre sur la table du débat l’IVG, la peine de mort ou encore le mariage pour tous. « Le Grand débat, ce n’est pas le grand déballage », a averti Benjamin Griveaux. Pas question de revenir sur ces « avancées conquises de haute lutte ».

 

rfi