Inde: une application de reconnaissance faciale pour les enfants disparus

Chaque jour en Inde, un peu plus de cinq enfants sont portés disparus. Il est souvent très difficile de retrouver leurs parents. Pour surmonter cette énorme tâche, la police de New Delhi vient d’expérimenter une nouvelle méthode : une application de reconnaissance faciale. Près de 3000 enfants ont ainsi pu être identifiés en seulement quatre jours.

Avec notre correspondant à New Delhi,Sébastien Farcis

En Inde, les enfants perdus sont généralement pauvres et voyagent dans la foule chaotique des gares indiennes. Parfois, comme dans le film Lion, ils perdent leurs parents de vue et ne les retrouvent jamais. Leur nom, souvent commun ou écrit de différentes manières, ne permettra pas de les identifier. Les parents n’ont pas toujours non plus la photo de leur enfant, et s’ils l’ont, elle finit dans une base de données avec 240 000 autres noms d’enfants perdus. La police, débordée et peu efficace, ne va donc pas forcément les retrouver.

Pourtant, plus de 90 000 enfants abandonnés sont recueillis dans différents centres. Là aussi, leur photo est prise et entrée dans cette base de données. Mais comment comparer toutes ces informations et faire coïncider deux photos identiques ? Une nouvelle technologie de reconnaissance faciale permet désormais de surmonter cette difficulté.

Moins d’un tiers des enfants retrouvés

 Un logiciel va comparer des dizaines de traits de visages pour identifier celui qui est recherché. Le même système est utilisé depuis quelque temps par certains smartphones qui se débloquent quand leur propriétaire présente son visage devant la caméra.

Dans ce cas précis, une entreprise portugaise a mis gratuitement à disposition de la police de New Delhi son logiciel de reconnaissance faciale, utilisé habituellement pour le contrôle biométrique aux frontières. Elle l’a fait à condition que cet outil ne serve qu’à ce but humanitaire. Les officiers l’ont donc testé sur leur base de données de 45 000 mineurs recueillis dans la capitale indienne. En quatre jours, ils ont pu retrouver l’identité de près de 3 000 enfants.

La police aimerait maintenant utiliser ce logiciel pendant un an et le partager avec les services des autres Etats indiens. Cela ne pourra malheureusement résoudre tout le problème. Moins d’un tiers des enfants perdus sont retrouvés et recueillis dans ces centres. Les autres sont souvent enlevés et forcés de travailler dans des petits ateliers voire même dans des bordels.

Rfi