Israël: la mise en examen de Netanyahu pourrait être lourde de conséquences

Cela fait trois ans désormais que Benyamin Netanyahu est au coeur d’enquêtes sur des soupçons de corruption. Ce jeudi 28 février, elles ont pris une tournure plus problématique pour le Premier ministre israélien. Le procureur général du pays a décidé de lancer une procédure de mise en examen le visant, qui pourrait être problématique pour lui.

De notre correspondant à Jérusalem,Guilhem Delteil

La décision du procureur général n’est pas définitive : Benyamin Netanyahu doit désormais être convoqué à une audition préalable à sa mise en examen. Mais le lancement de cette procédure peut être lourd de conséquences pour le Premier ministre israélien.

L’audition ne devrait pas avoir lieu avant les élections législatives d’avril 2019. Et l’annonce du lancement de la procédure, jeudi 28 février, n’oblige pas le Premier ministre à démissionner. Légalement, Benyamin Netanyahu peut exercer ses fonctions jusqu’à sa mise en examen, voire au-delà.

Car la loi israélienne n’oblige pas un ministre mis en examen à démissionner. Mais la contrainte pourrait venir de la Cour suprême : saisie de plusieurs cas dans le passé, elle a contraint au départ des membres du gouvernement dans des situations similaires. Cependant, elle n’a jamais eu à trancher sur le sort d’un chef de gouvernement.

« Premier ministre à temps partiel »

Celles-ci sont plus difficiles à évaluer mais elles sont redoutées par Benyamin Netanyahu qui a cherché à empêcher le procureur d’annoncer sa décision avant le scrutin. Sans surprise, ses principaux rivaux l’ont appelé hier soir à démissionner. Benny Gantz le qualifie désormais de « Premier ministre à temps partiel ». De manière attendue également, presque tous les partis de sa coalition actuelle lui ont apporté leur soutien.

Or, pour l’instant, les sondages accordent au bloc de droite une majorité dans la prochaine Knesset. Benyamin Netanyahu pourrait donc être en mesure de former une nouvelle coalition. Mais son avance est fine. Et si la perspective d’une mise en examen détourne ne serait-ce qu’une partie de son électorat vers le bloc centriste, la majorité pourrait alors basculer.

 

Rfi