La Casamance : rétrospective d’un conflit larvé

La Casamance, constituée de trois régions (Kolda, Sédhiou et Ziguinchor) regorge de potentialités agricoles et touristiques. Mais elle est confrontée à l’insécurité depuis l’avènement de la rébellion incarnée par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), au début des années 1980.

La rébellion a vu le jour le 26 décembre 1982, lors d’une marche pacifique du mouvement des forces démocratiques de Casamance, mouvement séparatiste à Ziguinchor vers la Gouvernance. La marche a été violemment réprimée dans le sang avec plusieurs arrestations a la clé, ainsi le MFDC décida de rejoindre le maquis avec un armement rustique constitué de coupe-coupe et de fusils de chasse parfois de fabrication artisanale. Par la suite Entre 1982 et 1990, l’État du Sénégal va procéder à une chasse aux rebelles et l’armée sénégalaise procéda à plusieurs exactions contre les membres supposés du mouvement. Les regroupements de foule à caractère culturel ont parfois été interdits et diabolisés comme des rites de passage de la rébellion. Ce qui va exacerber la crise qui est nettement liée à l’identité. Mais c’est le 31 mai 1991, un accord de cessez-le-feu intervient entre le gouvernement sénégalais et les séparatistes  mfdc, et dans le même ordre c’est en 8 janvier 1996 s’ouvrent les premiers pourparlers de paix entre les indépendantistes et des représentants de la Commission nationale pour la paix.

Depuis lors on assiste à une situation de ni paix ni guerre car l’état qui ne compte pas céder un centimètre de son territoire ne veut pas aller en négociations avec les rebelles hors du continent, alors que ces derniers dont le chef de guerre César Atoute Badiate, réclament des négociations aux états unis.

Ce qu’il faut savoir, c’est que ce conflit, le plus ancien du continent, alimente beaucoup d’intérêts comme le trafic de bois et d’anacardes, les mallettes d’argent distribuées aux différentes factions rebelles et les médiations douteuses des monsieur Casamance qui y voient une opportunité d’y gagner de l’argent. Mais au final c’est la population qui trinque entre les braquages de ceux qui sont censés se battre pour eux, les mines antipersonnel dans certaines zones, les règlements de compte meurtrières. La Casamance au-delà d’être le grenier du Sénégal, mérite une attention particulière du chef de l’état qui mettre fin à l’existence des no man’s land, ce qui est une aberration car aucune parcelle du territoire ne doit échapper à  son autorité. La population a assez soufferte de l’exaction de ses propres fils, donc il serait temps de régler cette question définitivement au lieu de laisser pourrir les choses.