La gangrène est générale… Par Adama Gaye

En plus d’un pouvoir dans la rue, son échec étant définitif, société et politiciens en quête de pouvoir que j’hésite à qualifier d’opposants sont les autres maux qui plombent le pays.

Société vénale. Élite administrative et politique inopérante sauf quand ses intérêts sont menacés. On trouve le mal niché jusque dans les sociétés d’état que l’on se plaît à tort de présenter en modèles.

Exemple: je me demande pourquoi après avoir exprimé un intérêt à voir des investisseurs dans l’énergie, la Senelec se cabre? Est-ce parce que la peur de perdre le pouvoir semble s’être amoindrie ? Ou pour faire plaisir au nouveau Monsieur Génération de l’action, variante du concret ?

La société sénégalaise est folle: voyez cette dame et ce Monsieur qui passent me voir, par derrière, pour déblatérer sur parents et amis juste pour avoir des prébendes qui vont tellement loin que rapporter leur démarche fait trembler d’effroi. Partout, c’est la main tendue. Et on s’étonne que les gens vendent leurs votes.

Partout, on rêve de se retrouver au volant de rutilantes voitures, de dormir dans des cases luxueuses à millions sans en avoir les moyens, d’être vus la ou sonne le buzz: c’est du toc, ce pays, et ça se voit dans tous ses actes et mouvements.

Dans un contexte aussi toxique, vouloir semer les germes d’une saine démocratie, voire les bases de vies en couple ou en collectivités, relève de la folie. Pays pauvre, le Sénégal veut vivre en Émirat gorge de richesses qu’il ne sera même pas dans un terme éloigné jusqu’à plus ample informé…

C’est cette société malade qui produit donc les politiciens que nous avons. Notamment cette classe de l’opposition dont on a vu qu’elle était truffée d’espions, de taupes, de sectaires, d’avares, de peureux, de pouvoiristes, de chercheurs d’or, de rentes et de postures.

Sans idées ni consistance. Floue. Prête à flouer ses militants: quelle piètre opposition. De s’en être rapprochée pendant la fausse dernière campagne ma permis de voir combien elle était loin de cette grandeur d’âme et déconnectée de ce qui fait bouger le monde.

Pour sa société, son opposition, son pouvoir, le Sénégal a un urgent besoin de se doter de leaders authentiques et capables.

Sans quoi l’inéluctable effondrement est voué à s’accélérer. Partout de petits types, y compris au cœur des postes essentiels, dans le débat ou la prise de décision, sont les goulots d’étranglement d’une nation étranglée.

Ne nous faisons plus de cadeaux, soyons impitoyables envers nous mêmes, nos relations, nos acteurs publics ou politiques, notre pays.

Le mal dans les relations a tous les niveaux est tel que seule une démarche solitaire devient hélas la voie de salut tant qu’un projet collectif honnête et inclusif, mûri, sans cachoteries ni vénalité, sans faussetés, n’aura été conçu pour servir de piste collective. Tel n’est pas encore le cas.

Dans ce Sénégal qui ne sait plus où il met les pieds, prendre du recul pour être de celles et ceux qui pourront dire demain Eurêka, c’est une œuvre de salubrité individuelle pour jeter les bases d’une survie collective.

Telle sera plus que jamais ma posture: le refus d’être de ce suicide collectif !

Ps: on bâtira rien de bon dans ce culte ou ruse et cupidité sont les veines d’une nation sans âme. On ne réussira rien non plus sans dénoncer ceux qui doivent l’être, les pires hypocrites sont ceux qui murmurent à l’oreille des dirigeants de ce pays en agissant en privé en pires ambitieux uniquement mus par leur rêve de pouvoir et de puissance.