La polémique sur les bébés sans bras rebondit

Depuis quelques mois en France, une polémique sur les bébés sans bras a commencé. Trois nouveaux cas ont été découverts récemment dans les Bouches-du-Rhône, ce qui a obligé les autorités sanitaires à mener une enquête nationale. Les premières conclusions de cette enquête menée par Santé publique France, qui dépend du ministère de la Santé, sont attendues ce jeudi 31 janvier.

Le scandale a éclaté à la suite d’une enquête de France 2 diffusée en septembre dernier, dans laquelle la chaîne de télévision évoque un rapport médical troublant. Huit bébés sont nés sans bras, avant-bras ou mains entre 2014 et 2018, autour du village de Druillat dans l’Ain, dans le sud-est de la France. Les autorités sanitaires françaises ont même affirmé qu’il y aurait dans ce département d’autres cas supplémentaires, une dizaine, mais cela reste à confirmer.

« Cluster »

Cet excès de cas observé dans l’Ain fait de cette zone un cluster, c’est-à-dire, un endroit où on a un taux plus élevé de malformations qu’au niveau national. Emmanuelle Amar, la directrice du Registre des malformations en Rhône-Alpes, le Remera, a alerté les autorités de santé dès 2011. Aucune mesure n’a été prise et les cas de malformation sont toujours à la hausse.

Voyant les clusters se multiplier dans le pays, la directrice du Remera, et des familles concernées ont décidé de médiatiser l’affaire en 2018. Santé publique France a mené une enquête administrative en posant des questions aux familles sur leur lieu de vie, leurs habitudes alimentaires ou les produits qu’elles utilisent. Finalement, en octobre 2018, l’agence Santé publique France avait indiqué que les enquêtes n’avaient pas permis de trouver la cause des malformations.

Encore de nouveaux cas

Quatre cas de malformations des bras sont recensés à Guidel, dans le Morbihan, trois en Loire-Atlantique. C’est dans les Bouches-du-Rhône que les trois derniers cas les plus récents ont été recensés en 2016. Devant la découverte de nouveaux cas, la ministre de la Santé a ordonné une nouvelle enquête nationale, dont on attend le premier rapport ce 31 janvier. Rapport qui n’apportera pas de réponse aux familles qui veulent savoir la cause de la malformation de leurs enfants.

En effet, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a indiqué il y a quelques semaines que le rapport portera sur la méthode d’investigation, dont les questions qui seront posées aux familles. Le manque de moyen est d’ores et déjà pointé du doigt par les familles. En effet, il n’y a que six organismes de recensement des malformations en France, et ils couvrent environ 20% des naissances dans tout le pays. L’incidence de ces malformations est estimée en France à 1,7 cas pour 10 000 naissances, ce qui représente environ 150 cas par an.

Plusieurs causes possibles des malformations

Plusieurs hypothèses sont avancées. Les causent peuvent être génétiques, liées à l’alimentation, l’environnement ou même à la prise de certains médicaments pendant la grossesse. Un fort soupçon pèse tout de même sur la pollution, car les familles concernées vivent ou ont vécu non loin de zones industrielles polluées telle que l’Etang-de-Berre, ou proche de zones agricoles. Dans tous les cas, l’enquête devra déterminer les causes de toutes ces malformations.

Cependant, les familles devront patienter encore, car le deuxième rapport sur l’enquête à proprement parler est attendu pour le mois de juin 2019. Il apportera, peut-être, des réponses à leurs questions.

 

RFI