L’Argentine va voter l’état d’«urgence alimentaire» pour faire face à la crise

Les députés argentins ont voté jeudi 12 septembre une proposition de loi pour décréter « l’urgence alimentaire » dans le pays, prévoyant notamment d’augmenter les allocations aux personnes les plus vulnérables. Entre-temps, des manifestants se sont mobilisés à Buenos Aires pour dénoncer les difficultés des Argentins face à la dure crise économique.

Avec notre correspondante à Buenos Aires,Aude Villiers-Moriamé

Sur l’immense avenue 9, de Julio, à Buenos Aires, des militants d’organisations sociales et politiques campent face au ministère du Développement social. Ils demandent au gouvernement de Mauricio Macri d’agir face à l’augmentation de la pauvreté.

« On est dans la misère »

Comme Elsa Sanchez, militante d’une cinquantaine d’années, ne s’en sort pas : « On est dans la misère. Que voulez-vous qu’on fasse ? On n’a pas d’autre option que de manifester. Je n’ai pas d’enfant, mais je dois quand même me nourrir, m’habiller… Un jour, tu manges, l’autre, non ! »

Près d’un Argentin sur trois vit sous le seuil de pauvreté. Depuis le déclenchement de la crise économique l’an dernier, le chômage a aussi fortement augmenté et dépasse à présent les 10%, pour la première fois depuis 2006.

« L’urgence alimentaire a été votée par les députés et c’est important : cela faisait cinq mois qu’on réclamait ça, dit Juan Carlos Barrionuevo, membre de l’organisation Barrios de Pie. Mais maintenant, il faut mettre en place ces mesures : il y a beaucoup de pauvreté. Cela faisait très longtemps, depuis la crise de 2001 je crois, que l’on n’avait pas vécu une situation pareille. »

Soulager les familles

La proposition de loi votée par les députés vise à soulager les familles ayant du mal à s’alimenter correctement. L’inflation, qui a augmenté de 4% rien qu’au mois d’août et de près de 55% en un an, affecte durement le quotidien des Argentins.

Le texte doit encore être approuvé par le Sénat, qui doit s’exprimer dessus mercredi 18 septembre.

 

Rfi