Le Bénin veut voir Bolloré et Pétrolin sortir du projet de boucle ferroviaire

Le dossier est bloqué depuis deux ans par la justice béninoise, en raison d’un différend opposant le groupe Bolloré et le groupe béninois Pétrolin. Et pourtant la « Boucle du Niger » promettait d’être un chantier pharaonique, un train devant relier Cotonou à Abidjan en remontant vers le Niger. Mais Patrice Talon, le président béninois, demande aux deux opérateurs de se retirer de ce projet, selon le magazine Challenges.

« Il faut sortir de cet imbroglio juridique », affirme Patrice Talon. Le président béninois veut que les groupes Bolloré et Pétrolin, qui se disputent la concession ferroviaire, se retirent « à l’amiable » du projet. « Et il faudra qu’ils soient indemnisés de façon équitable », ajoute-t-il.

L’immense projet ferroviaire de plus de 3 000 kilomètres est au point mort depuis deux ans. Bolloré, qui avait construit un tronçon de 140 kilomètres dans la savane nigériane, a dû stopper les travaux après une plainte du groupe Pétrolin qui revendique la concession.

De plus, Patrice Talon tient à faire savoir qu’il n’est pas satisfait de Bolloré. Un projet jugé « bas de gamme » et du matériel « d’occasion ». Le concurrent de Bolloré, le groupe Pétrolin n’échappe pas lui non plus à la critique. Patrice Talon, juge sa surface financière trop « faible » pour un projet d’environ trois milliards d’euros.

Alors qui ? Talon a déjà une idée. Pékin a l’argent et le savoir-faire, selon le numéro un béninois, qui dit avoir l’accord de principe des autorités chinoises pour une étude de faisabilité.

Le groupe Bolloré, qui n’a pas répondu à RFI, aurait déjà fait le deuil de ce projet, croit savoir le magazine Challenges. Et préfèrerait se concentrer sur les activités portuaires.

 

rfi