Le Nicaragua expulse des observateurs des droits de l’homme

Le gouvernement nicaraguayen a expulsé mercredi 19 décembre deux missions de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), les accusant d’« ingérence » et d’être biaisées dans leur évaluation du pays dans le contexte des manifestations antigouvernementales.

Le ministère des Affaires étrangères a informé « la suspension temporaire de la présence et de la visite » de deux missions de la CIDH : le Groupe interdisciplinaire spécial d’enquête (GIEI) et le Mécanisme spécial de suivi pour le Nicaragua (Meseni). Et cela « jusqu’au rétablissement des conditions de respect de la souveraineté et des affaires intérieures ».

Les deux organismes avaient pris leurs fonctions au Nicaragua le 24 juin (Meseni) et le 3 juillet (GIEI) suite à des accords conclus avec l’Organisation des États américains, et ont examiné des allégations de violations des droits de l’homme dans le pays. Les membres des missions ont annoncé qu’ils quitteront le pays ce jeudi.

« Attitude d’ingérence »

Dans une lettre lue par le ministre des Affaires étrangères Denis Moncada en présence des représentants du Meseni et du GIEI, il accuse ceux-ci de « manque d’impartialité et d’objectivité » et de présenter « une attitude d’ingérence, interventionniste, faisant écho à la politique du gouvernement américain à l’égard du Nicaragua ».

Le GIEI, dont la mission était de collaborer avec les autorités pour enquêter sur des faits de violence survenus entre le 18 avril et le 30 mai, a agi en dehors des règles établies en menant des entretiens directs avec les victimes, selon le ministère des Affaires étrangères. « Les actes d’enquête pour l’élucidation des faits criminels sont de compétence exclusive » de la police et du parquet, selon le gouvernement.

Rapport

Cette annonce survient un jour avant la présentation prévue d’un rapport du GIEI sur la situation des droits de l’homme au cours des premières semaines de manifestations antigouvernementales au Nicaragua.

L’expulsion des organismes intervient au moment où le gouvernement du président Daniel Ortega a annulé le statut juridique d’organes locaux de défense des droits de l’Homme et a investi leurs sièges et ceux de médias indépendants.

source:rfi