Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a mis en garde vendredi les Occidentaux contre toute levée des sanctions frappant Moscou pour l’annexion de la Crimée et son soutien aux séparatistes prorusses, au moment où Paris opère un rapprochement avec la Russie. « Les sanctions sont une arme diplomatique puissante et efficace. Je ne me lasse pas de répéter à nos partenaires occidentaux qui nous aident mais pensent parfois à la levée des sanctions: vous perdez de l’argent, vraiment? Mais nous, nous perdons des gens », a lancé M. Zelensky en référence aux milliers de victimes de la guerre dans l’est de l’Ukraine, déclenchée en 2014. Il a estimé que les sanctions « sont un impôt pour le maintien de la paix ». « Tant qu’elle n’a pas été restaurée, les sanctions doivent être préservées », a-t-il poursuivi dans un discours lors d’un Forum à Kiev, organisé par la fondation de l’oligarque Viktor Pinchuk. Les représailles de la Russie Les relations entre Kiev et Moscou traversent une crise sans précédent depuis l’annexion en 2014 par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée, suivie par le déclenchement d’une guerre avec des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine, qui a fait près de 13 000 morts. PUBLICITÉ Kiev et les Occidentaux accusent Moscou de soutenir militairement les séparatistes en leur fournissant des combattants et des armes, ce que la Russie dément en dépit des constatations de plusieurs médias dont l’AFP. L’Union européenne a prolongé jeudi de six mois les sanctions à l’encontre de responsables russes et ukrainiens pour leur implication dans le conflit en Ukraine. Ces sanctions, renouvelées depuis cinq ans, s’accompagnent de restrictions économiques dans les secteurs du pétrole, de la défense et des banques russes. Moscou avait adopté, en représailles, un embargo sur la plupart des produits alimentaires européens, portant un coup au secteur agroalimentaire de plusieurs pays dont la France.

Les États-Unis ont investi, jeudi 12 septembre, leur nouvelle représentante à l’ONU, dont l’Assemblée générale annuelle débute dans dix jours. Kelly Craft, qui prendra ce poste inoccupé depuis le départ de la charismatique Nikki Haley fin 2018 et qui siègera au Conseil de sécurité, est toutefois sous les feux des critiques pour être mariée à un magnat du charbon.

Avec notre correspondante à New York,Carrie Nooten

Kelly Craft a prêté allégeance juste à temps pour représenter les États-Unis à la 74e assemblée générale de l’ONU qui se déroulera fin septembre, faisant son entrée sur un tout autre ton que celui de Nikki Haley, tranchante en janvier 2017. Au contraire, Kelly Craft, une blonde élancée de 57 ans évitant les questions des journalistes, a réaffirmé l’importance de l’ONU pour les États-Unis. Cela alors que Donald Trump essayait jusqu’ici de s’en détacher et de réduire les financements américains.

Un bilan pas exceptionnel

Le choix de Kelly Craft a fait hausser quelques sourcils ici aux États-Unis. D’ores et déjà, elle n’a aucune position à Washington et aura donc moins de poids politique que son prédécesseur. Puis, le bilan de ses deux dernières années en tant qu’ambassadrice au Canada n’est pas exceptionnel: il a été marqué par son faible taux de présence à Ottawa, la diplomate préférant séjourner dans son Kentucky natal, semble-t-il.

Et surtout, le point le plus préoccupant reste ses positions à propos du changement climatique. Alors que l’ONU désire faire de la lutte contre le réchauffement climatique sa priorité, Kelly Craft est mariée depuis trois ans à un magnat du charbon et est connue pour avoir affiché son scepticisme sur le sujet devant caméras.

Promesses

Pour accéder à ce poste d’ambassadrice auprès de l’ONU, Kelly Craft a toutefois fait marche arrière lors de son audition publique, et affirmé croire que les énergies fossiles et l’activité humaine étaient bien à l’origine du réchauffement climatique. Elle a aussi promis de ne participer à aucune discussion onusienne à propos du climat ou du charbon.

Rfi