Les Bleues lancent leur défi mondial face aux redoutables Américaines

A moins de cinq mois de la Coupe du monde de football qui aura lieu en France (du 7 juin au 7 juillet), l’équipe de France féminine entre un peu plus dans sa préparation avec un match amical face aux Etats-Unis samedi 19 janvier au Havre. Les Américaines, championnes du monde en titre, constituent un test de choix pour les Bleues. Mais Corinne Diacre, sélectionneure des Françaises, mise sur une montée en puissance progressive de son groupe.

L’année 2019 sera-t-elle aussi belle pour le football français que le fut l’année 1998 ? Rendez-vous en juin et surtout en juillet pour le savoir. Mais évidemment, Amandine Henry, Wendy Renard, Gaëtane Thiney et les autres joueuses de l’équipe de France féminine caressent le rêve d’être sacrées championnes du monde à domicile, comme leurs homologues masculins le furent à la fin du XXe siècle. En attendant le grand rendez-vous (7 juin-7 juillet), la phase de préparation passe à un niveau supérieur avec la réception en amical des Etats-Unis au stade Océane du Havre samedi 19 janvier.

Les Françaises sont invincibles depuis dix mois

Face à la presse, mardi 15 janvier, Corinne Diacre, première femme à avoir entraîné un club pro masculin (à Clermont, en Ligue 2, de 2014 à 2017), a tenu à recadrer la situation des Bleues : le passage à la nouvelle année n’est pas tant significatif dans son esprit. « Le sprint (vers la Coupe du monde) est lancé depuis un moment. Cela fait un an et demi qu’on se prépare. Il nous reste quelques matches et quelques mois de préparation. On a encore du temps. Je pense justement qu’il ne faut pas aller trop vite », a déclaré la sélectionneure.

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La courbe de forme de l’équipe de France prête à l’optimisme. L’année 2018 avait commencé avec un nul contre l’Italie (1-1) et une claque reçue en Angleterre (1-4). Mais depuis, les Bleues surfent sur une vague de résultats positifs : il y a eu ce nul en Amérique face à aux Etats-Unis (1-1), puis ces sept victoires de rang, dont une nette face aux championnes olympiques allemandes (3-0) en mars et une dernière face au Brésil (3-1) en novembre. Les prochains matches préparatoires ont été fixés ce 17 janvier par la Fédération française de football (France-Allemagne le 28 février à Laval et France-Uruguay le 4 mars à Tours). En attendant ces échéances, entamer 2019 avec une bonne performance face aux Américaines serait de bon augure. Cela permettrait de porter cette série d’invincibilité à presque une année tout en engrangeant de la confiance au sein du groupe.

Corinne Diacre note que le contexte de l’amical de samedi n’aura rien à voir avec celui de mars dernier, quand ses joueuses avaient tenu tête aux USA dans le cadre de la Coupe SheBelieves (tournoi international réunissant les meilleures nations). « On ne sera pas dans la même configuration. (…) Ce sera un bon test pour se jauger à l’instant T. Ça ne veut pas dire que ce sera encore le cas dans six mois, que le résultat soit positif ou négatif », insiste-t-elle. L’équipe de France féminine d’aujourd’hui ne sera sans doute pas la même qu’en juin-juillet; un schéma déjà vu l’an dernier chez les Bleus de Didier Deschamps, avec le résultat glorieux que l’on connaît.

La Team USA, l’ogre du foot féminin

Cette équipe américaine, avec son palmarès et ses stars comme l’ancienne – et éphémère – lyonnaise Alex Morgan, a de quoi impressionner. Triple championnes du monde, quadruples championnes olympiques, première nation au classement Fifa : les Stars and Stripes sont LA référence. C’est « la plus grosse nation mondiale », lâche la capitaine française Amandine Henry.

Le bilan des Bleues face au pays du soccer est sans équivoque : en 24 matches, elles n’ont gagné qu’à 4 reprises, pour 3 nuls et 17 défaites. En demi-finale de la Coupe du monde 2011, la Team USA s’était montrée impitoyable contre les joueuses coachées à l’époque par Bruno Bini (3-1).

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« La grosse différence entre elles et nous, ce sont les titres », analyse Corinne Diacre. A l’immense palmarès américain, les Bleues ont bien peu à opposer : une 4e place en Coupe du monde 2011 et une 4e place aux Jeux olympiques 2016. Prendre les Américaines en exemple ? « En termes de résultats, ce serait bien ! C’est ce qu’on souhaite ! », rigole la coach des Bleues. Mais « il ne faut pas occulter la culture française », reprend-elle. Briller comme les Américaines avec la fibre tricolore, tel est le souhait partagé par ces ambitieuses Bleues. « On se sent bien. On a fait des belles prestations. Maintenant, on sait que c’est la dernière ligne droite. Il faut peaufiner les détails », confie Amandine Henry, milieu de terrain.

Le 7 juin à Paris, la France donnera le coup d’envoi de « son » Mondial face à la Corée du Sud, son premier adversaire dans le groupe A. Elle enchaînera ensuite avec la Norvège à Nice (12 juin) et avec le Nigeria à Rennes (17 juin). Si Corinne Diacre et ses joueuses assument leur statut, il sera ensuite temps de se projeter sur la phase à élimination directe… et un possible quart de finale face aux Etats-Unis. Tout cela fait rêver, mais tout cela appartient pour l’instant au domaine de l’hypothétique. Le présent, le concret, c’est la phase de préparation et ce premier gros test face à la crème du football féminin. Il est temps pour les Bleues de se mettre en ordre de marche.

LA RENCONTRE SE JOUERA « À GUICHETS FERMÉS »

La rencontre de préparation au Mondial 2019 féminin entre l’équipe de France et les Etats-Unis, champions du monde en titre, se jouera « à guichets fermés », a indiqué jeudi la Fédération française de football. Selon la Fédération, « 22.870 supporters sont attendus » pour ce match amical au stade Océane du havre, une des neuf enceintes qui accueilleront la Coupe du monde féminine entre le 7 juin et 7 juillet en France.

 

Rfi