Les Equatoriens ferment la porte à un retour au pouvoir de Correa


Les treize millions d’électeurs équatoriens ont dit sept fois «oui» au président Lenin Moreno, selon un décompte rapide réalisé par le Conseil national électoral. Au-delà des questions économiques et sociales, c’est le panorama politique équatorien qui est aujourd’hui profondément bouleversé avec notamment l’interdiction de la réélection indéfinie. Le futur de l’ex-président Rafael Correa est donc compromis même si ce dernier peut encore revendiquer le soutien d’une fraction non négligeable de l’électorat.

Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson

Signe de la fatigue des Equatoriens envers les scandales de corruption qui se multiplient et touchent ministres, haut-fonctionnaires et jusqu’au vice-président de l’ancien régime, c’est la première question qui a obtenu le plus haut score. 75% des électeurs ont voté ce que l’on appelle « la mort civile » des personnes condamnées pour corruption, qui leur interdit toute participation à la vie politique.

Dès dimanche soir à la télévision, le président de la République Lenin Moreno s’en est félicité, ainsi que de l’interdiction de la réélection indéfinie. « Merci de lutter frontalement contre la corruption. Jamais plus de politiques et d’entreprises corrompues… Merci d’inciter nos jeunes à participer à la politique. Maintenant, les partis et mouvements politiques sont face au grand défi de se renouveler. Les vieux politiciens ne reviendront plus. »

Et parmi ces « vieux politiciens », Rafael Correa est en première ligne, lui qui était censé revenir en 2021. L’ancien président maintient tout de même une base de fidèles qui oscille entre un quart et un tiers de l’électorat. Il est cependant aujourd’hui sur la défensive, d’autant que les Equatoriens se sont prononcés à 64% en faveur d’une restructuration du Conseil de participation citoyenne et de contrôle social (CPCCS), l’organe qui désigne les autorités de contrôle dans le pays, réputé proche de l’ancien président. Ce vote va priver Rafael Correa du contrôle effectif de toutes les instances de l’Etat, qui l’avait rendu tout puissant de 2007 à 2017.

RFI