Les manifestations se succèdent et coalisent les oppositions au chef de l’État malien.

Ni les médiations ni les tentatives de dialogue ne sont parvenues à apaiser les tensions. À Bamako, la rue continue de se mobiliser pour réclamer la démission du président, Ibrahim Boubakar Keïta, dit IBK.

Ce mouvement n’est pas nouveau. Intense à l’automne 2017, il s’est recristallisé le 5 juin dernier sur la place de l’Indépendance – date dont il tire son nom le «M5» – sur des revendications très diverses. Les protestataires se nourrissent des exaspérations qui secouent le Mali – les défaites militaires face aux djihadistes, les tensions communautaires qui en découlent, le marasme économique ou l’impression d’impuissance d’un État absent et accusé d’être corrompu. Si le catalogue des colères est vaste et la revendication d’une «refondation» très floue, le chef de file du mouvement est, lui, extrêmement clair. L’imam Mahmoud Dicko a pris la tête du M5 presque naturellement.

Ce religieux rigoriste et influent a ainsi balayé d’un revers de main les concessions offertes par IBK au lendemain des manifestations