Les PDG du CAC 40 ont gagné en moyenne 277 fois le smic en 2018

French general director of Dassault System Bernard Charles arrives for the state diner offered by French president to Chinese president at the Elysee Palace on March 25, 2019, in Paris. - The Chinese president is on a three-day state visit to France where he is expected to sign a series of bilateral and economic deals on energy, the food industry, transport and other sectors. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)

Au moment où le Secours catholique constate une hausse de la pauvreté en France, le cabinet Proxinvest révèle que les salaires des grands patrons ont augmenté de 12 %.
Il y a les très pauvres et les très riches. Au moment où le Secours catholique publiait un rapport annuel confirmant une hausse de la pauvreté en France en 2018, déjà soulignée par l’Insee, Proxinvest révélait, mercredi 6 novembre, une progression de 12 % de la rémunération des patrons du CAC 40. Elle a atteint, en moyenne, 5,77 millions d’euros l’an dernier, soit 277 fois le smic ou 152 fois le salaire brut moyen des Français. Un niveau sans précédent depuis 2003, selon le cabinet de conseil aux actionnaires.

Les dirigeants du CAC 40 gagnent aussi 90 fois le salaire de leurs employés (contre 73 fois en 2014). Ce ratio dit « d’équité » est d’autant plus intéressant que la loi Pacte, votée au printemps, impose aux entreprises la publication des écarts d’évolution salariale des dirigeants par rapport à celle de leurs équipes. Or, la progression de la rémunération de ces dirigeants est « trois fois plus rapide que celle des salariés », a souligné Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest, lors de la présentation de ce rapport.

Le cabinet conclut une fois de plus à « une absence de justification de l’ampleur des hausses, tant sur plan de la performance actionnariale que de la cohésion sociale ». Dix ans après la crise financière de 2008, ces revenus (salaire fixe, part variable, actions gratuites, jetons, avantages en nature…) marquent « un nouveau record » dans un pays qui n’est pas le plus inégalitaire parmi les nations développées, mais où la crise des « gilets jaunes » a révélé une forte aspiration à une répartition plus juste des richesses.