L’heure est aux tractations en Italie: Salvini chez Berlusconi, le faiseur de rois

Qui gouvernera l’Italie après le séisme politique de dimanche ? Les partis populistes sortent grand vainqueur des élections parlementaires en Italie. Le Mouvement 5 étoiles totalise 31% des voix tandis que la Ligue, parti d’extrême droite allié à la droite de Silvio Berlusconi, remportent eux 37% des suffrages. Mais aucune formation n’ayant obtenu la majorité absolue, on se dirige donc vers un gouvernement de coalition et les négociations ont commencé.

Avec notre correspondante à Rome,Anne Tréca

Les prétendants à la direction du pays se font connaître et parmi eux le leader de la Ligue, parti frère du Front national de Marine Le Pen, Matteo Salvini, pourrait être le mieux placé. Il n’a obtenu que 18% des voix mais au sein de la coalition des droites Matteo Salvini, âgé de 43 ans, est arrivé en tête grâce à un succès massif auprès des électeurs du Nord.

Dans certaines régions, un électeur sur deux a choisi la Ligue. Ce parti qui défend la suprématie des Italiens sur les étrangers et l’expulsion des migrants irréguliers. « Nous voulons faire la chasse aux criminels et aux parasites »,  a encore répété hier, lundi, Matteo Salvini.

Baisser les impôts aussi à un taux unique de 23 %. La réforme fiscale, c’est la politique de relance des droites.

Fort de son succès électoral, Salvini -qui avait fait campagne derrière Berlusconi- est devenu le vrai leader de la coalition et entend bien s’assoir sur le fauteuil de Premier ministre.

Quoique battu, Berlusconi reste incontournable

Depuis dimanche, Silvio Berlusconi se terre dans sa villa de Arcore en Lombardie. Il y tient conseil, surveille aussi ses affaires car son retour raté en politique lui coûte cher. Les sociétés du groupe Berlusconi ont perdu 5% à l’ouverture de la bourse lundi. L’ancien président du conseil est déçu. Il ne s’attendait pas à son mauvais score. Mais quoique battu par les chiffres, Berlusconi reste un orfèvre comme faiseur de rois. Hier il a reçu Matteo Salvini.

Il manque à la droite quelque cinquante sièges pour contrôler le Parlement. Et Berlusconi reste un pivot pour l’avenir. Il a l’expérience que n’a pas Salvini et incarne un centre modéré, libéral, pro-européen… En fait, il est le mieux placé pour chercher des ralliements parmi les nouveaux élus. C’est ainsi qu’il a toujours joué ses majorités de gouvernement. Y compris avec l’extrême droite.

Il appartiendra in fine au président italien, Sergio Mattarella, de choisir un nom. Ses consultations politiques officielles ne s’ouvriront qu’après l’élection des présidents des deux chambres, prévue en principe le 23 mars.

rfi