L’UE et la Turquie discutent de leurs nombreux griefs

Lors du sommet UE-Turquie, qui s’est tenu ce lundi soir à Varna en Bulgarie, l’Union européenne a fait part de son inquiétude au président Recep Tayyip Erdogan, tant sur la question du respect des droits et des libertés que sur l’intervention de l’armée turque à Afrin en Syrie.

Avec notre correspondante à BruxellesJoana Hostein

Tous l’ont reconnu ce lundi : les relations entre la Turquie et l’Union européenne sont loin d’être au beau fixe. Les Européens ont dressé leur liste de griefs en premier. Et ceux-là sont nombreux : dérive autoritaire du président turc, litige en mer Méditerranée autour des réserves de gaz, offensive turque en Syrie.

Impassible, Recep Tayyip Erdogan a riposté, reprochant toujours l’absence d’exemption de visa pour les citoyens turcs, et de progrès sur l’union douanière. Quant au premier chèque de 3 milliards d’euros promis à la Turquie pour accueillir les millions de réfugiés, à peine un peu plus de la moitié a été effectivement déboursée.

Au terme de ces discussions, aucune avancée concrète n’est à signaler, estime Donald Tusk. « Nous ne sommes parvenus à aucun compromis aujourd’hui », a déclaré le président de la Commission européenne à l’issue d’un dîner de travail dans la station balnéaire bulgare.

Malgré ce climat tendu, l’Europe ne veut pas fermer la porte à Turquie. « Je suis contre cette idée simple, superficielle, parfois démagogique et populiste qui voudrait que nous rompions les négociations d’adhésion avec la Turquie », a prévenu le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Et pour cause, l’Europe a trop besoin de son partenaire turc en matière de lutte contre le terrorisme et pour la gestion des flux migratoires. Depuis la signature du pacte entre l’UE et la Turquie, les arrivés de migrants en Europe ont chuté de 97 %, se sont félicités les Européens.

Il en est de même pour Ankara, pour qui l’UE reste un précieux partenaire commercial. Recep Tayyip Erdogan n’a d’ailleurs pas manqué de le rappeler : « L’UE est un partenaire stratégique pour la Turquie et ce serait une erreur d’isoler la Turquie de l’UE. »

rfi