L’Ukraine, un monstre agricole aux portes de l’UE (2/2)

Champion en production, leader à l’export, l’ancien grenier à blé de l’URSS n’a pourtant pas encore dévoilé tout son potentiel (première partie). Alors qu’au sein de l’Union européenne, particulièrement en France, les producteurs céréaliers froncent les sourcils, les Ukrainiens eux voudraient voir l’UE s’ouvrir davantage (deuxième partie). Les traités d’association entre l’UE et divers pays ou zones économiques se sont multipliés ces dernières années. Celui entre Bruxelles et Kiev doit être renforcé lors d’un sommet ce lundi 8 juillet. L’Ukraine est-elle un partenaire ou bien un concurrent ?

De notre envoyé spécial à Kiev

« En Ukraine, l’agriculture c’est du pur business ; en Europe, c’est du lifestyle. » Le ton employé par Alex Lissitsa, président de l’association des agroholdings ukrainiennes, est gentiment moqueur, empreint d’un peu de jalousie et de dédain. Il est surtout est révélateur de la perception du Vieux Continent, dépassé dans la compétition mondiale, mais qui a les moyens d’y rester en soutenant son secteur par « des subventions énormes même si vous ne faites rien ».

L’Europe, un marché pour l’Ukraine

En filigrane de cette pique – critiquable sur le fond : la France est le troisième exportateur de blé tendre au monde derrière les États-Unis et la Russie, le premier producteur et exportateur de semences ; les solides machines agricoles allemandes se vendent partout dans le monde ; l’Europe est enviée pour ses nombreux produits de terroirs, etc. -, le message du patron de la 8e agroholding du pays est davantage le suivant : « Nous ne voyons pas l’Europe comme un concurrent. Nos concurrents sont l’Argentine, le Brésil, les États-Unis et un peu la Russie. »

La comparaison d’échelles se remarque en sortant de Kiev par n’importe quel point cardinal. Après avoir dépassé des territoires de banlieues interminables, constitués de vertigineux ensembles modernes HLM, on poursuit sur les grands axes routiers qui s’enfoncent dans les plates campagnes. De part et d’autres, d’immenses champs de cultures labourés, parfaitement nettoyés de toute adventice. La limite des parcelles est marquée par des alignements de hauts arbres et de maigres taillis. On est très loin du bocage sans pour autant atteindre les étendues du midwest. Les trois-quarts du pays sont des terres agricoles. Une bonne partie de ces cultures se vendront en Europe, d’abord pour nourrir les bêtes, ensuite les hommes.

L’accord d’association signé en 2014 entre l’UE et l’Ukraine, au grand dam de la Russie, est le point de départ de la révolution de Maïdan. Le conflit qui éclate ensuite entre Moscou et le pouvoir pro-occidental de Kiev perdure de façon larvée, entre autres par le biais d’embargos réciproques sur les produits agroalimentaires. Le traité, qui doit être renforcé ce lundi 8 juillet lors d’un sommet UE-Ukraine à Kiev, puis le conflit, ont eu pour conséquence une augmentation des échanges commerciaux avec l’UE, aux dépens du voisin russe. « La Russie, on oublie », glisse Nikolay Kaplun, un dirigeant d’une entreprise de plus de 10 000 ha.

Primordial et concernant directement le secteur agroalimentaire, le volet commercial de cet accord s’applique depuis janvier 2016. À la faveur de l’abaissement des droits de douanes, les exportations de produits agroalimentaires d’Ukraine vers l’Europe ont bondi de 32% en 2017 et déjà de 25% sur les quatre premiers mois de 2019.

Principaux pays européens importateurs : les Pays-Bas (pour le poulet surtout), l’Espagne, l’Italie, la Pologne, l’Allemagne et la France. « Le marché européen est très attractif car il peut payer, explique Serguey Feofilov, analyste et directeur de l’agence UkrAgroConsult. Mais il y a ces quotas à l’importation » que l’Ukraine aimerait bien voir se lever davantage pour écouler sa production.

La moitié des produits agricoles importés dans l’UE sont des céréales. Or, l’Europe est également une grande productrice de ces cultures ; la France est la première productrice et exportatrice de blé tout comme de semences de maïs. Dans l’Hexagone, onze millions d’hectares, soit la moitié des terres arables françaises, sont cultivés en céréales par 260 000 exploitations agricoles.

Les céréaliers français inquiets

L’Ukraine concurrence directement son « partenaire » à l’intérieur même de sa zone économique. À l’extérieur, la compétition porte essentiellement sur deux pays de la région Mena (Moyen-Orient Afrique du Nord) : l’Égypte, pays le plus peuplé et premier importateur de blé, et l’Algérie, marché exigent au plan qualitatif qui garde les faveurs de la France. En 2019, l’Égypte a repris ses achats de blé à la France, après un an et demi d’infidélité avec les pays de la mer Noire. L’Algérie, qui avait pourtant été courtisée assidument par la Russie est restée « fidèle au blé français pour 80 % de ses importations », se félicite Philippe Dubief, le président de Passion Céréales, qui représente la filière française. « Sur le Maroc c’est plus difficile, reconnaît-il. Mais l’Afrique de l’Ouest reste le marché d’avenir. »

Mais chez les producteurs, on ne cache pas son inquiétude. Luc Servant est le vice-président des chambres d’agriculture et producteur de céréales et oléagineux depuis 25 ans en Charente-Maritime. « L’Ukraine a un gros potentiel de production, avec la capacité de produire beaucoup pour pas cher grâce à un coût de production bien meilleur que chez nous, à 20 à 30 euros par tonne en moins que chez nous ; ils n’ont pas les mêmes normes, et qualitativement, ils nous concurrencent sur leur taux de protéine ; ils n’ont pas eu d’accidents climatiques depuis cinq ans. Ajouté à tout cela, ils ont les mêmes marchés que les nôtres. » Conclusion de l’agriculteur : « L’Ukraine est clairement un concurrent. Quant à la PAC, elle ne nous protège plus aux frontières, on importe beaucoup et pour moins cher. »

« Pour le blé, le concurrent est plutôt la Russie qui soutient fortement ses exportations. L’Ukraine nous prend des parts de marché sur le maïs », explique un spécialiste qui requiert l’anonymat. Déficitaire, l’UE a importé l’année dernière 23 millions de tonnes de maïs, dont 13 en provenance d’Ukraine. Nicolas Jaquet est le président de la Coordination rurale, un syndicat agricole national très mobilisé contre les importations de céréales ukrainiennes comme il l’a montré lors d’une action à Dunkerque en janvier dernier. Selon France Bleu qui a couvert l’évènement, les producteurs perdent 100 euros par ha à cause de la concurrence. « L’Ukraine n’est pas un partenaire, c’est un ennemi qui déstabilise le marché », martèle ce producteur céréalier. Bruxelles use selon lui toujours de la même stratégie : « L’UE importe du maïs d’Ukraine que l’on substitue au blé pour l’alimentation animale ; par conséquent, on se retrouve excédentaire en blé, ça fait tomber son cours de cette qui devient plus compétitive à l’export. Donc il ne faudrait pas critiquer les importations ukrainiennes. Mais c’est une vision court-termiste. »

Ce n’est pas la faute de Bruxelles, c’est le jeu des marchés qui font les cours, rectifie Philippe Heusele, président de France Export Céréales. «  Depuis 2013, la montée en puissance des pays de la mer Noire vient troubler les équilibres anciens. Ils ont écoulé plus de 35 millions de tonnes supplémentaires sur les marchés mondiaux.  » Avec des prix à la baisse,«  on remarque que le revenu moyen des céréaliers français est le plus bas depuis cinq ans, conséquence directe de la bataille sur les cours mondiaux. Dans le même temps, on a eu une PAC qui a baissé ses soutiens directs à la production de moins 30% en six ans. C’est une double peine.  »

En 2017-2018, l’abondance et la qualité des récoltes céréalières des pays de la mer Noire continuent de peser sur les cours mondiaux malgré une consommation record. La concurrence internationale induite par cette offre limite les exportations françaises vers les pays tiers et maintient les prix en France à un niveau bas malgré la qualité reconnue de son blé.

« Dans les faits, il s’agit bien d’une concurrence, admet une source ministérielle. L’Ukraine et la France sont deux pays producteurs et sur les mêmes produits. L’Ukraine exporte vers des marchés également clients de la France et cela pose problème aux filières. Il y a une préoccupation importante en France qui s’exprime par rapport à ce grand pays. »

Ainsi, le traité de libre-échange facilite l’importation de matières premières concurrentes de celles produites par des agriculteurs européens massivement soutenus dans le même temps par une politique agricole commune censée les protéger du libre-marché. Contradictoire ? « Le fait que le marché européen soit ouvert montre volonté européenne de soutenir les échanges et par ailleurs de soutenir nos producteurs par des aides. Car nos intérêts avec l’Ukraine sont mutuels, reprend le fonctionnaire. D’abord, pour nos filières d’élevage, cela a du sens de s’approvisionner en Ukraine ; ensuite, nos discussions avec nos partenaires ukrainiens portent aussi sur les normes environnementales. » En plus d’un nivellement des normes de production, l’Union européenne a obtenu la protection de 3000 indications géographiques. Pour la France, des produits comme le Roquefort, le Cognac ou le Champagne étaient régulièrement usurpés.

Un champ d’opportunités pour les affaires

Et notre source de conclure : « La menace est donc justifiée mais les inquiétudes pas totalement fondées. Pour les entreprises françaises, il y a beaucoup de choses à développer dans les filières agro-ukrainiennes : la transformation, le savoir-faire technologique, le développement des filières génétiques et de reproduction animale, les normes à faire évoluer, le pays a besoin de s’équiper, de se moderniser. Un Ukrainien sur cinq est employé dans l’agriculture. L’Ukraine est un réel partenaire. Il faut être confiant et pas dans une posture statique. »

Un champ de blé.Géraud Bosman/RFI

La Chambre de commerce et d’industrie franco-ukrainienne recense 125 entreprises françaises, dont tiers dans l’agrobusiness : deux agroholdings et des grands noms de l’industrie agroalimentaire (Limagrain, Maïsadour, Soufflet, Lactalis, Danone…). « Les PME nous disent qu’en France, ça marche, mais que le marché est trop restreint pour se développer. Le nombre de membres est stable mais les projets sont plus qualitatifs », explique Marie Bruant, directrice de la Chambre, située dans une rue calme du vieux Kiev.

Outre-Rhin, le machiniste agricole Horsch explique que l’Ukraine est son premier client, à couteaux tirés avec la France – il n’a pas souhaité communiquer ses chiffres de vente. « Le traité d’association contribue à passer des contrats plus rapidement. C’est plus facile pour les contrôles douaniers », indique l’entreprise.

La France a exporté vers l’Ukraine en 2017 pour 145 millions de produits agroalimentaires – contre 322 millions d’euros d’importations -, en hausse de 6 %. En 2017, près de 50% des importations ukrainiennes venaient de pays européens.

Par ailleurs, si ce concurrent du grain inquiète les producteurs, les éleveurs eux peuvent s’approvisionner pour moins cher en fourrage et les transformateurs se frottent les mains. Au final, l’intérêt français et européen serait retrouvé par la complémentarité des échanges. Las, déplorent les producteurs, le développement des affaires se fait, une fois encore, sur leur dos.

Une Europe des traités, et après?

Face une Russie et une Ukraine « très agressive », il y aurait plusieurs solutions à envisager, estime Thierry Pouch, chef du service des études économiques aux chambres d’agriculture. « Il faudrait d’abord évaluer les conséquences de cet accord de libre-échange : y a-t-il eu disparitions d’exploitations ?, s’interroge-t-il. «  Difficile d’établir une corrélation directe, mais indirectement, c’est possible qu’il y ait des disparitions d’exploitations déjà fragiles financièrement si les cours tombent trop bas  », répond Philippe Heusele.

Le traité de libre-échange entre le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay, quatre « grands » agricoles) et l’UE suscite une levée de boucliers de la part des agriculteurs et des syndicats. Ceux-ci craignent une « distorsion de concurrence », au même titre que l’accord avec l’Ukraine ou le Ceta avec le Canada. À partir d’une étude rendue publique, le président de la Fédération nationale bovine craint la disparition de 30 000 éleveurs.

« Le levier pourrait alors être d’exclure l’agriculture des traités de libre-échange ou bien d’augmenter les droits de douanes et de revenir à une PAC plus protectrice », reprend Thierry Pouch.

Que se passerait-il avec l’Ukraine dans ce scénario ? Offensif, Alex Lissitsa pronostique « des mesures de rétorsions, et personne n’en profiterait ». « Le marché européen est déjà l’un des plus fermés au monde !  », s’esclaffe de son côté Serguey Feofilov, directeur du cabinet d’analyses UkrAgroConsult. Pour lui non plus, ce ne serait pas une bonne idée. « Les exportateurs européens en souffriraient : l’Ukraine ferait moins de profit, aurait moins de devises pour acheter des pesticides par exemple. » Pour Philippe Heusele, «  il ne faut pas s’isoler  », mais ne pas non plus «  désarmer le soutien direct à la production de céréales  » : «  il faut continuer à s’ouvrir et continuer à se protéger  » tout en «  renforçant les moyens sur la recherche génétique  ». De toute façon, au niveau français, la question semble tranchée : « La réalité de notre pays n’est pas protectionniste », a affirmé Emmanuel Macron mardi 2 juillet à Bruxelles.

« Une autre solution serait de renforcer encore davantage les normes sanitaires et environnementales des produits importés », reprend Thierry Pouch. Une mesure qui irait de pair avec la tendance lourde au développement durable dans les pays d’Europe de l’Ouest. Car une chose semble assurée : à défaut de pouvoir rivaliser avec les géants, l’Europe agricole devra tirer son épingle du jeu en se démarquant par la qualité supérieure de ses produits. En particulier se positionnant sur des marchés de niche incarnés par exemple l’agriculture biologique. Celle-ci est très exponentielle en France selon les tout récents chiffres de l’Agence bio : en 2018, 5000 exploitations ont abandonné engrais de synthèse et produits phytosanitaires chimiques et 10% des exploitations sont en bio. Du jamais vu.

Une agriculture intensive, loin du bio, mais peu chimique

Nikolay Kaplun est un homme accompli et le montre. À Volodarka, au nord de Kiev, il dirige la principale entreprise de la région administrative. 10 500 ha de maïs, blé, orge, betteraves à sucre et l’usine de transformation, sans oublier 450 Hollstein, plus pour les emplois et l’engrais que pour le lait. Pour le village, il a fait construire un sanatorium pour les personnes obèses, un restaurant, un zoo et un grand parc artificiel avec un bateau de pirate façon Eurodisney. C’est là, en l’attendant, que nous l’apercevons en compagnie un trio de dirigeants de Bayer CropScience (Monsanto), leader mondial des pesticides et engrais chimiques. À en voir les accolades et les sourires, la réunion s’est visiblement très bien passée et bien arrosée.

 

« Quelles sont les alternatives ? » interroge de son regard bleu Nikolay Kaplun, vêtu d’un polo siglé de la compagnie qu’il vient de quitter. Pour produire de telles quantités et sur de telles surfaces, l’agriculteur estime qu’on ne peut se passer de produits, dont la gestion (de plus en plus technologique, lire ci-dessus) doit être précise et rigoureuse. Fin 2017, dans une interview au site spécialisé ukrainien latifundist.com, le représentant de Bayer-Monsanto en Ukraine, le Belge Yves Picquet, indiquait que l’Ukraine figurait parmi les cinq premiers pays clients de la compagnie en Europe.

Le coût de ces produits apparaît comme une problématique centrale quand les hectares à cultiver se comptent par milliers. Ce n’est pas la politique agricole, balbutiante, qui aide les producteurs à s’en fournir. Le marché noir prend alors la relève. L’importation de ces produits, souvent de Chine, est très peu contrôlée. « Il y a environ 15 à 20% de PPP [produits phytopharmaceutiques, ndlr] contrefaits en Ukraine, même s’il est impossible d’être plus précis », indiquait encore Yves Picquet. « On importe une quantité massive de produits chimiques de Chine dont on ne connait pas la substance. On devrait contrôler leur qualité », reconnaît Alex Lissitsa. « Il n’y a ni règles strictes, ni rapport sur l’utilisation de ces produits. Il y a encore beaucoup de progrès à faire », complète un fonctionnaire français.

Pourtant, là encore, les patrons de fermes ont des arguments à faire valoir et ne s’en privent d’ailleurs pas pour le faire lorsque l’on aborde la question du développement durable. Selon les données du National Investment Council of Ukraine, les agriculteurs ukrainiens utilisent deux fois moins d’engrais et de pesticides que les autres grandes puissances agricoles. Deux raisons à cela : le coût des produits et la richesse naturelle des terres.

Dans ce champ de maïs en bordure de l’axe routier qui relie Kiev à Tchernigiv, la pulvérisatrice d’IMK, huitième agroholding d’Ukraine, se met en branle. De petits jets sortent de ses longues ramifications qui caressent les jeunes pousses. Du MaïsTer, un pesticide de la gamme Bayer. « Nous pulvérisons à quatre reprises pour le maïs : du MaïsTer au début, puis du Prime Extra de Syngenta, pour la terre et du Belt, contre les papillons. Au total, 5 litres par ha toutes opérations culmulées », détaille le chef agronome Anatoiy Krasnojon.

 

La France exportait en 2017 pour près de 117 millions d’euros de pesticides en Ukraine, parmi lesquel de l’atrazine, un herbicide interdit depuis 2003 dans l’UE. « On veut une agriculture écologique et vertueuse, mais on ne fait rien pour se protéger des produits importés qui ne respectent aucune norme »,pestait fin 2018 Christophe Hillairet, exploitant en grandes cultures et président de la Chambre d’agriculture d’Île-de-France.

« L’Ukraine fait des efforts pour se caler sur les normes européennes ; la qualité des produits va augmenter », confie-t-on aux Chambres d’agriculture françaises. Ainsi, l’année dernière, un projet de loi aurait prévu l’interdiction d’une flopée de produits phytosanitaires au 1er juin 2019, parmi lesquels le glyphosate. Du moins si l’on en croit le communiqué affolé publié le 15 avril dernier sur le site du Conseil agricole ukrainien, une fédération d’agrobusinessmen. Celui-ci s’inquiète de ce que « le Conseil des ministres a inscrit un projet de résolution “sur l’interdiction d’importation et d’utilisation de certains dangereux pesticides en Ukraine” ». Parmi ces produits, le glyphosate ou encore l’atrasine. « Le chef du Conseil agricole, Andriy Dykun, demande au Premier ministre de reconsidérer un tel projet, car l’interdiction de ces pesticides conduirait à un milliard de pertes dans le secteur agricole », conclut l’organisation.

Si projet il y a eu, il est resté dans de sombres tuyaux car peu des acteurs interrogés en ont entendu parlé. Il est en tout cas mort-né en cette période de renouvellement parlementaire. Mais le ton alarmiste du texte en dit long sur les enjeux.

Dans l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine entré en vigueur en 2016, une partie primordiale concerne l’agriculture. Contre un abaissement des droits de douanes pour les produits ukrainiens vers l’Europe, les Européens exigent une adoption progressive des normes de leur production. « L’Ukraine développe ses filières bio, poursuit la source pré-citée. Il y a 400 000 ha en agriculture biologique. » Encore loin des presque deux millions en France, mais dans ce domaine comme dans d’autres, le retard se rattrape.

Rfi