Malte: l’affaire Daphne Caruana connaît un nouveau rebondissement en France

Selon des informations du Journal du dimanche, des actifs que le magnat Yorgen Fenech gérait en France jusqu’à son arrestation en novembre pourraient avoir servi à financer le meurtre de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia.

L’arrestation de Yorgen Fenech à La Valette le mois dernier a été un tournant dans l’enquête sur le meurtre de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia. Si les exécutants avaient été très vite interpellés, il a donc fallu deux ans pour que le commanditaire présumé le soit à son tour. Mais cet homme qui dirige un conglomérat familial, présent dans l’hôtellerie et les casinos, n’aura pas affaire qu’à la justice maltaise.

Selon des informations du Journal du dimanche, les fils de Daphne Caruana Galizia et l’ONG Reporters sans frontières ont déposé plainte à Paris afin de faire la lumière sur la façon dont les actifs financiers que le Yorgen Fenech possède en France ont pu être utilisés dans l’assassinat de la journaliste. Il est notamment question d’un immense hôtel Hilton en Haute-Savoie pour lequel une augmentation de capital décidée en 2017, l’année du meurtre, est jugée suspecte par les plaignants.

Le magnat possède également six chevaux dans une écurie où il avait ses habitudes en Normandie et qui a généré des gains de plusieurs centaines de milliers d’euros entre 2015 et 2017, selon RSF. Ces biens ont-ils servi à faire transiter des sommes destinées à corrompre des hommes politiques maltais, voire à payer les tueurs de Daphne Caruana Galizia ? Selon la presse maltaise, ceux-là auraient reçu 150 000 euros.

Les magistrats français doivent encore qualifier les faits que la famille de la victime reproche à Yorgen Fenech : corruption et complicité d’assassinat. La plainte vise l’entrepreneur, mais aussi deux responsables politiques proches du Premier ministre maltais. Face au scandale, ce dernier a annoncé sa démission pour janvier.

rfi