Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, rencontre Emmanuel Macron

Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, est reçu par Emmanuel Macron ce vendredi 10 mai, à l’Elysée pour échanger sur la régulation des contenus haineux en ligne. La rencontre devrait confirmer la convergence de vues entre les deux hommes. Le 30 mars dernier, Mark Zuckerberg a publiquement appelé les pouvoirs publics à jouer un « rôle plus actif » pour réguler internet et justement, la France veut mettre en place de nouvelles législations au niveau français mais aussi européen.

C’est la deuxième fois en un an que Mark Zuckerberg est reçu par Emmanuel Macron. Après la première rencontre, Facebook avait accepté d’ouvrir ses portes à une mission de fonctionnaires français chargés de mieux comprendre comment la plate-forme repérait et retirait des contenus postés par les internautes. Cette visite du patron de Facebook sera donc l’occasion de faire le bilan de cette expérience.

Selon l’Élysée, les conclusions de la mission pourraient même inspirer le législateur car la France compte prochainement se doter de nouvelles réglementations. Notamment, une proposition de loi sur les contenus haineux. Le texte imposerait aux réseaux sociaux de retirer ou de bloquer tout contenu illégal dans un délai de 24 heures sous peine d’amende. La France se verrait bien devenir le fer-de-lance de la régulation d’Internet au niveau international. Le pays veut ainsi faire adopter au G7 de Biarritz, fin août, une charte sur la haine en ligne.

Avant cela, dirigeants et patrons d’entreprises du numérique se réuniront la semaine prochaine à Paris lors de la 2ème édition du sommet Tech For Good. Emmanuel Macron et Jacinda Adern, la Première ministre néo-zélandaise y lanceront l’appel de Christchurch. Un accord censé améliorer la lutte contre les contenus terroristes et extrémistes violents sur internet.

■ Une tribune virulente du cofondateur de Facebook dans le New York Times

De notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve

En 2004, dans les dortoirs d’Harvard, Chris Hughes fondait Facebook avec Mark Zuckerberg. Quinze ans plus tard, il sonne l’alerte dans une longue tribune au New York Times. Chris Hughes, qui a vendu ses parts de la société en 2012 pour un demi milliard de dollars, demande aux autorités américaines de séparer ce qu’il appelle ce Leviathan, des applications Instagram et WhatsApp rachetées en 2012 et 2014. Ces trois plateformes utilisées par des milliards de personnes sont contrôlées par une seule, dit-il, qui peut décider ce que voient les abonnés. Un monopole dangereux selon lui pour l’économie et la démocratie car Mark Zuckerberg écrit son ancien camarade « a sacrifié la sécurité au profit du clic ».

Chris Hughes explique avoir vu Zuckerberg pour la dernière fois chez lui, juste avant le scandale Cambridge Analityca. « Mark est toujours cette personne que j’ai connue procrastinant au lieu de réviser ses examens, dormant sur un vieux matelas de Harvard, celui qui est tombé amoureux de sa future femme en faisant la queue devant les toilettes lors d’une soirée étudiante, bref il est humain», dit-il « mais c’est justement son humanité qui rend problématique son pouvoir hors de contrôle ». Or, « son influence, poursuit Chris Hughes, est plus grande que celle de n’importe qui au sein du gouvernement ». « Ce gouvernement doit tenir Mark responsable, écrit encore le cofondateur de Facebook, et le démanteler dans un délai court».

Sa tribune a notamment été saluée par Elizabeth Warren, l’une des candidates démocrates à la présidentielle.

rfi