Mexique: un nouveau plan sécuritaire annoncé par les autorités

Au Mexique, de plus en plus d’indicateurs font état d’une résurgence importante de la violence et d’actes délictueux. Face à ce fléau, les autorités ont annoncé qu’elles comptaient déployer plus de 10 000 membres de la police militaire et de la police fédérale dans 17 régions et agglomérations particulièrement touchées. Une politique sécuritaire qui pourrait se renforcer dans les mois à venir si les résultats escomptés ne sont pas obtenus.

Avec notre correspondant à Mexico,  Patrick-John Buffe

C’est un véritable programme pour rétablir l’ordre et mettre un terme aux problèmes d’insécurité que tente de mettre en place le président Manuel Lopez Obrador. Plus de 10 000 membres de la police militaire et de la police fédérale vont être déployés prochainement sur l’ensemble du territoire.

L’idée n’est pas de mobiliser de nouvelles forces, mais de mieux de les redistribuer. A terme, les 17 régions du pays pourront compter sur des effectifs renforcés de près de 600 hommes chacune d’ici la fin du mois d’avril. Des forces fédérales et militaires qui vont se substituer à des forces de l’ordre locales souvent de connivence avec les cartels et autres groupes délictueux.

Certaines zones concernées par ce programme voient déjà ces nouvelles forces de l’ordre à l’œuvre. C’est le cas notamment à Ciudad Juárez, ville frontalière avec les Etats-Unis où le taux de criminalité est l’un des plus élevés. Une ville qui doit gérer en plus un flot d’immigrés sans précédent depuis que les Etats-Unis ont décidé de bloquer la frontièresuite à l’arrivée de caravanes de migrants en provenance d’Amérique centrale.

Mais la priorité a été donnée à Tijuana, où le week-end dernier ont été dénombrés 25 assassinats. D’où l’envoi en début de semaine déjà de 1800 agents appartenant aux polices militaire, navale et fédérale. Celles-là même qui intégreront la future Garde nationale. Et ce n’est pas un hasard, car le président Lopez Obrador veut faire de ce nouveau groupement militaro-policier le fer de lance de la lutte contre l’insécurité.

Le problème, c’est que la Garde nationale n’existe toujours pas légalement, puisque le Parlement mexicain n’a pas encore adopté la réforme constitutionnelle qui doit permettre sa création.

La violence est un problème endémique au Mexique. Un fléau qui ne semblait pas prioritaire pour l’ancien président Enrique Peña Nieto, contrairement à son successeur Andres Manuel Lopez Obrador.

 

Rfi