Moderniser les armées, objectif premier de la loi de programmation militaire

Après la revue stratégique voulue par Emmanuel Macron, voici venu le lancement des travaux de la loi de programmation militaire. Elle devra orienter les moyens alloués aux armées sur la période 2019-2025. Le projet de loi est remis ce jeudi 8 février, et le texte devrait être adopté à l’été après débat parlementaire. Emmanuel Macron a déjà promis un budget en constante augmentation, jusqu’en 2022. 1,7 milliards d’euros supplémentaires seront consacrés chaque année à la défense jusqu’en 2022 et 3 milliards par an ensuite, afin de porter le budget de la défense à 2% du PIB. Reste encore à savoir qui va bénéficier de cet argent, car en réalité, les marges sont maigres, particulièrement en matière d’équipements.

La modernisation de la dissuasion nucléaire, les nouveaux sous-marins (SN3G), les avions ravitailleurs et missiles, « sera lancé dans les 5 ans » a annoncé Emmanuel Macron lors de ses vœux aux Armées. « La dissuasion reste  la clé de voute de la stratégie de défense de la France » a-t-il assuré le 19 janvier dernier. C’est comme ça depuis 1964, et la « force de frappe » du général de Gaulle mais la modernisation a un coût. Les crédits alloués à la dissuasion vont passer de 4 milliards en 2017 à 6 milliards en 2025.

Le renseignement et la lutte cyber devrait aussi bénéficier d’investissement durant cette période et les études d’un futur porte-avions seront financées.

Les dépenses du quinquennat Hollande pèsent déjà lourd

Problème, la facture des matériels déjà commandés durant le quinquennat de François Hollande va peser lourd. Cette année déjà, on estime que plus des trois quarts de l’enveloppe destinée aux équipements servira à couvrir les engagements antérieurs. Autrement dit, difficile de lancer de nouveau programme long et coûteux tout en payant aujourd’hui les matériels en cours de livraison.

La loi de programmation militaire devrait toutefois voir l’accélération de certaines commandes tous azimuts comme celles des blindés Griffon, qui ont l’avantage d’être fabriqués en France, des pétroliers ravitailleurs ou des petits patrouilleurs pour la marine ainsi que quelques avions ravitailleurs en plus pour l’armée de l’air.

Dans le même temps, l’armée de terre bénéficiera d’une loi de programmation militaire dite à « hauteur d’homme », pour améliorer les conditions de vie l’entraînement, la protection et l’équipement du soldat français. Il faudra pas moins de dix ans pour que l’ensemble de régiments de l’armée de terre reçoive les fameux fusils HK 416 commandés en Allemagne.

RFI